jeudi 29 décembre 2011

Quartier libre


J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sortie avec l'oiseau sur la tête
Alors
on ne me salue plus
a demandé le commandant
Non
on ne salue plus
a répondu l'oiseau
Ah bon
excusez-moi je croyais qu'on saluait
a dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper 
a dit l'oiseau.
(Jacques Prévert)

Je vous souhaite à toutes et à tous, une très belle année 2012, 


de l'amour et de la joie, 
des rires et de l'émotion, 
des envies et des rêves, 

de l'énergie et de la curiosité, 

des voyages et de la sagesse,
   des partages et de l'étonnement,

de la tendresse et des rencontres, 


de la solidarité et de l'humanité...

Oui une très belle année 2012... 













lundi 5 décembre 2011

L'attrape couleur

Je vous en ai déjà parlé*. Sopheak est ce jeune garçon passionné de musique et de peinture de l'orphelinat de Kien Kleang. Atteint d'une grave pathologie des yeux, la lumière autour de lui s'estompe peu à peu, inéluctablement. Alors Sopheak  attrape les couleurs, joue avec ses rêves et  dessine des scènes de vie. Comme si les murs ocres de l'orphelinat n'étaient en réalité que ces petites barrières de bois qui entourent paisiblement les buffles d'eau des campagnes.



*http://blogdemarieo.blogspot.com/2011/09/il-sest-mis-pleuvoir.html










On peut aider Sopheak. Ses dessins, grâce à la mobilisation de Laurent, Laurence et Marielle, parrains et marraines de Kien Kleang, sont devenus cartes postales, que vous pouvez acquérir pour une modique somme. Alors, même si les voeux sont passés de mode, une petite carte originale à Taty, Mamy ou Cousine c'est pas tentant ?

Et puis comme nous sommes en décembre, le mois des cadeaux, je n'attendrais pas pour vous annoncer la naissance du forum des parrains, marraines, mais aussi amis, sympathisants, des enfants de l'association Elephant Blanc. Pour suivre, échanger, s'informer, sur ce qui se passe à Kho Kong et  Kien Kleang, rendez vous ici: 


lundi 17 octobre 2011

La tête sous l'eau



                                                                   (photos d'Eléna)
L'actualité en France est uniquement préoccupée par des petites affaires franco française et bien peu par ce qui se passe ailleurs. Pas le temps de s'attarder sur le reste du monde, alors quand on en parle on se cantonne à ce qui pourrait éventuellement interesser les français. Les JT laissent une petite part aux inondations en Thaïlande avec quelques reportages bien trempés, surtout depuis que Bangkok risque la noyade .
Bangkok = tourisme = business.
Mais voilà le Cambodge a depuis un mois la tête sous l'eau.
Plus de 200 morts et 300 000 hectares de rizières inondés, 23 000 familles déplacées dans 12 provinces, la ville de Siem Reap sous les eaux, près de 200 touristes évacués la semaine dernière par hélicoptère des temples d'Angkor, lorsque l'accès aux ruines a été coupé par les inondations. Le gouvernement a du organiser des dépôts de riz en plusieurs endroits pour ceux qui n'ont plus rien.
Le chemin qui mène à l'orphelinat de Kien Kleang est sous l'eau et les enfants doivent se rendre à l'école en barque. Les déplacements sont limités au strict minimum, les transports sont payants et le directeur ne paie que pour les trajets scolaires. 
Pourtant la vie continue,  Monsieur Coppa de Siem Reap n'en a même pas perdu son sourire (édenté !)


Et quand même un article à lire:

samedi 8 octobre 2011

Histoire de lire

Bien sur il y a de très bons livres qui traitent du douloureux sujet de la période kmers rouges, des tas de très bons livres, historiques ou autobiographiques. Sur le quai Sisowath à Phnom Penh, les petits vendeurs vous les proposent, en anglais, français, allemands. "D'abord ils ont tué mon père" de Loung Ung, "Tu vivras mon fils" de Pin Yathay, "Le portail" de Bizot, et d'autres, ce sont toujours des photocopies, pas toujours de bonne qualité. Si l'on veut comprendre le Cambodge et les kmers d'aujourd'hui c'est essentiel de s'informer sur ces sombres années. 
Et puis, moi qui ne suis pas une spécialiste de bandes dessinées, j'ai découvert deux auteurs, Sera, de son nom complet Phoussera Ing né au Cambodge en 1961 qu'il quitte en 1975 pour la France où il vit toujours, et Tian, né en 1975 au Cambodge, arrivé en France avec ses parents en 1980. Et leurs deux albums magnifiques ..."Lendemains de cendres" de Sera et "l'année du lièvre" de Tian.    



vendredi 30 septembre 2011

Magicienne !


Eléna est magicienne, elle a un blog qui mérite vraiment d'être connu, reconnu, lu, relu, vu et revu...

http://plainlesyeux.over-blog.com/

Eléna, continue à nous faire rêver, réfléchir, rire, s'attendrir, continue à nous faire partager ta découverte du Cambodge et ton plaisir d'apprendre l'ailleurs et l'autre...
Tu nous fais du bien...

mardi 20 septembre 2011

Gniam baï

A l'orphelinat en particulier et au Cambodge en général, le repas est un moment primordial de la journée.
A Kien Kleang, les enfants ont en charge de préparer la cuisine, il n'y a pas de frigidaire à l'orphelinat, ni de cuisinière à gaz, encore moins de lave vaisselle.
Les produits frais sont donc achetés chaque matin au marché par Madame vinaigre et le feu est préparé avec les bûches de  bois dans les foyers de la nouvelle cuisine.

puis dès 9h30, les jeunes s'activent à la préparation des repas, faire à manger pour plus de 140 personnes dans ces conditions demandent une sacré organisation. Monsieur vinaigre a décidé cette année que les filles devraient participer plus souvent que les garçons puisqu'elles devront un jour s'occuper du menu de leurs maris...
les fleurs de bananiers sont coupées très fins et les cacahuètes pilées pour incorporées dans les sauces de poisson
les petits épluchent les liserons d'eau
les filles préparent le poisson

les garçons lavent le riz
les oeufs sont nettoyés, et les poissons séchés grillés
l'ail est très utilisé, débarrassé de son enveloppe il est écrasé.
Toutes les photos n'ont pas été prises le même jour, les enfants n'ont qu'un seul vrai repas par jour, composé de riz, d'un bouillon avec légumes où flottent quelques morceaux de viande, de poissons ou d'oeufs. Jamais aucun laitage, jamais  aucun fruit ni crudité. Le soir, il n'y a guère que du riz accompagné  parfois d'un  peu de légumes, et les restes sont proposés le matin au petit déjeuner. Gniam baï, manger (du riz...) a une fonction particulière dans la société cambodgienne, aussi pauvre que soit une personne, jamais il ne vous refusera un bol de riz. L'hospitalité, ici, n'a pas de prix, pas de sous entendu, pas d'arrière pensée, ce n'est pas donnant-donnant, c'est "je n'ai rien, je donne quand même".
En face l'orphelinat, se trouve une petite échoppe, où les enfants se fournissent en canettes, bonbons, petits gâteaux, etc...
Un jour en début d'après midi, je pars avec nounou Srey pour rendre visite à la voisine, elle se prépare à accueillir un invité de marque, son beau frère, policier à Phnom Penh. On s'installe dans la "cuisine" et papotant, et popotant on attrape un couteau, on écrase l'ail, on épluche les légumes, on coupe la viande,
et on se retrouve à table, à 2 heures de l'après midi, devant une assiette pleine et un verre pour trinquer...
Comme si en visite chez la voisine de votre amie, vous finissiez par mitonner le boeuf carottes dans sa cuisine et vous asseoir pour manger et boire avec sa famille.

Surprenant non ?