samedi 17 octobre 2015

Kep ou pas Kep ? Le ballet des femmes de l'eau

Si Kampot n'a guère changé en 4 ans, en revanche sa petite soeur Kep s'est relookée *.
La plage est maintenant de sable blanc (oublions un instant que le sable a du être dragué dans les fonds marins au large de Koh Kong, sabotant au passage l'éco système local), les hôtels se sont installés le long de la cote, multipliant les propositions alléchantes de vue-sur-la-mer-et-pieds-dans-l'eau, la route bitumée de neuf semble enfin aller quelque part, et la petite sirène a étoffée sa tenue, s'équipant du haut du maillot aux couleurs krama. 

Étrangement nous n'avons pourtant croisé aucun touriste lors de notre journée passée à Kep. Les rares baigneurs à nos cotés étaient tous des cambodgiens venus en famille et bien décidés à papoter tout en barbotant avec nous.  

Le marché aux crabes s'est agrandi, équipé dorénavant d'un solide ponton en bois, il bruisse d'une activité décuplée. Les fameux crabes aux pinces bleus, passent en un clin d’œil de leur nasse à la criée improvisée pour terminer chez les meilleurs restaurateurs ou directement sur le barbecue des gargotes à proximité. 
J'ai retrouvé intact le plaisir d'observer le ballet des femmes de l'eau, sans toutefois en comprendre le secret cérémonial. 
Entre sa douceur de vivre et son désir de devenir une grande, Kep a su ménager sa part de mystère et de légèreté. Sans en perdre son âme.








*http://blogdemarieo.blogspot.fr/2011/09/le-crabe-aux-pinces-bleues.html

jeudi 1 octobre 2015

Noir, rouge, blanc et puis aussi vert

Kampot
Le poivre est à Kampot ce que les bêtises sont à Cambrai, le nougat à Montélimar ou les cannelés à Bordeaux : une gourmandise. 
Une fois goûtés ces petits grains noir-rouge-blanc-ou-même-vert, vos papilles perdront leur innocence, vos chémorécepteurs réclameront leur indépendance et jamais plus vous ne pourrez en consommez d'autres. 
En compagnie de notre désormais fidèle driver rasta man, nous sommes allés visiter une plantation de poivre puis une coopérative tenue par un français qui rassemble une centaine de petits producteurs fermiers de la province de Kampot *. 
Nous y avons découvert un étrange petit épi, le poivre long rouge, à la saveur très piquante et étonnamment fruitée. Issue d'une espèce cousine du "piper nigrum", il était présent sur les tables des romains avant de sombrer dans l'oubli au détriment du poivre noir. Quelques passionnés tentent de le réhabiliter, mais sa production reste encore confidentielle.  
Le poivre long rouge 
Poivrier aux grains encore verts



Les poivriers s'enroulant autour de tuteurs en bois ou en briques et pouvant s'élever jusqu'à 3 mètres



Après lavage les grains sont mis à sécher au soleil pendant 2 ou 3 jours
Le poivre rouge cueilli à maturité 
Tri à la pince à épiler du poivre noir, le gros grain séparé du petit. Celui ci cueilli lorsque le grain vert tire sur le jaune/orangé est séché au soleil plusieurs jours avant de devenir noir. Le poivre blanc est issu du poivre rouge dont on s'est débarrassé de la "peau' après trempage dans l'eau.
Depuis mon précédent passage** en 2011, la ville de Kampot a peu changé. Étirée le long du fleuve, somnolente, elle se donne toujours des faux airs de princesse attendant le retour de son galant pour aller au bal. 

Le vieux pont interdit à la circulation...ou presque 

















Si si ça roule 
La fête du marché de nuit 
Rasta man nous a
déposé au bord du fleuve, la bouche en feu d'avoir croqué les précieux grains.Un peu de sel, un peu de poivre, entre la mer et le ciel, entre le rouge et le vert, Kampot nous  a joué toute la gamme des sens. 

* Je n'ai pas pour habitude de faire de la pub pour des entreprises privées mais le site est vraiment bien fait ( et vous aurez toutes les explications bien mieux que ce que je pourrais écrire),  les produits sont de qualité et les conditions de travail semblent correctes.
http://www.farmlink-cambodia.com/fr/produits/poivre-de-kampot

**http://blogdemarieo.blogspot.com/2011/09/kampot-au-poivre.html