mercredi 11 septembre 2013

Monsieur Cornichon

Tous les regards s'étaient tournés vers lui et le public se mit à rire gaiement, du reste sans hostilité. On le trouvait simplement cornichoncucul la rainetteratapoil et rantanplan.
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Cornichon : Plante qui pousse dans les bocaux remplis de vinaigre...

 

Il était une fois la fin d'un  règne...

En place depuis 20 ans à l’orphelinat de Kien Kleang monsieur vinaigre* est parti en retraite fin août, sa cave regorgeant de riz,  son garage de vélos et sa maison de ventilateurs ... 
Lui succède, monsieur cornichon... 
L'ex directeur adjoint, trempé dans le vinaigre depuis trop longtemps, a vu sa tête enfler telle une grosse pastèque, une fois la couronne posée sur son crâne. 
20 années d'humiliation, de soumission, et de jalousie ont donné à monsieur cornichon  l'amertume nécessaire à une funeste revanche. 
Alors pour marquer son territoire, et affirmer son pouvoir, il a pris dès son intronisation,  des mesures spectaculaires:
  • Expulsion avec exécution immédiate de Gneup*, la nounou employée par l'association et de son fils Raksmay. Installée depuis septembre 2010 à Kien Kleang, Gneup avait en charge le pavillon des filles qu'elle animait d'une belle et joyeuse présence.
Gneup et Raksmay à leur arrivée à Kien Kleang en septembre 2010
  • Expulsion de 3 jeunes, Mida, Saly et Kem Leang, accusés à tort de vol d’ordinateur (comme si les ordinateurs à Kien Kleang étaient choses courantes et ordinaires !). Cela, sans qu’aucun d'eux ne sache où aller.
  • Interdiction aux jeunes de sortir de l’orphelinat, en dehors des heures d’école, même pour se rendre à leur cours d’anglais, à leur stage pratique, voire à leur petit boulot pour certains. Les grilles de l'orphelinat ont été fermées, et obstruées par des tôles masquant la vue extérieure sur la route et le Tonlé Sap. 
  • Projet de déménagement des 18 jeunes filles de leur pavillon (restauré depuis deux ans) pour un local minable qui pour l’instant n’est qu’un sordide rangement à vélos. Le pavillon étant réquisitionné pour en faire un réfectoire.

  • Demande explicite de 250 dollars de bakchich par mois pour ses petits frais personnel et arrondir ses fins de mois.
  • Et dernière minute, suppression des petits déjeuners que nous avions mis en place depuis 5 mois, alors que ce repas était entièrement financé par l'association...
Nous avons dû réagir rapidement, l'urgence étant de trouver une solution pour que personne ne se retrouve à la rue.
Nous avons fait appel à une association SokSobaï* qui a aussitôt accepté de nous aider en hébergeant Gneup, Rakmay et Sally. Gneup a déjà trouvé sa place et les enfants sont inscrits dans une nouvelle école. 
Sovann, l'éducateur que nous avons embauché en mai dernier a réussi à faire différer le renvoi de Mida et Kem Leang et permettre aux enfants de se rendre à leur cours d'anglais. 

Des solutions sont à inventer, certaines déjà émergentes, location d’une « maison d’étudiants » pour les jeunes majeurs, intégration de nos parrainés mineurs au sein d’autres associations tout en maintenant notre accompagnement et notre parrainage. Nous devons réfléchir, vite et intelligemment. Le Cambodge est en mouvement, insaisissable, et ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut être plus demain.


L'orage gronde, les nuages menacent, 
à nous de faire gagner la palette bleue du ciel...

Monsieur vinaigre:
Gneup:
Soksobaï 
www.soksabay.com