mercredi 30 septembre 2015

Tuck tuck reggae et le lac secret

A quelques kilomètres de Kampot, au bout d'une route de terre rouge, se niche le lac secret. 
Notre tuck tuck driver, un rien rasta man, nous y a conduit après de multiples haltes. Réparation de la chaîne de la moto, refroidissement du moteur assoiffé à l'aide de bidon-d'eau-directement-versé-dans-le-radiateur, ravitaillement en essence avec l'entonnoir pour y verser le litre vendu en bouteille-récupérée-d'une-marque-de-soda-bien-connue, le trajet est déjà en soi toute une aventure.   
Un premier arrêt aux marais salants sans activité à cette saison, la lumière minéral brûle le regard et fond le paysage dans un camaïeu d'ocre et sienne. 
Au loin l'île de Phu Quoc, montagneuse, à seulement 12 kms des cotes cambodgiennes, ce territoire vietnamien reste une source de tension entre les deux pays. 
En route, la palette de couleurs se nuance de dégradés de verts.  
Rizières, champs de canne à sucre, palmiers, manguiers et autres arbres fruitiers 

L'arrivée au lac, magique. Encore préservé, il a quelque chose de nos lacs de montagne, paisible mais dont on devine le bouillonnement secret. (Et ça tombe bien parce que c'est son nom au lac secret justement!)


Quelques 200 marches et en haut de la colline un temple 
La vue en haut des 200 marches
Nous sommes rentrés à Kampot après de multiples haltes. Réparation de la chaîne de la moto, refroidissement du moteur assoiffé etc...etc...Le trajet fut vraiment une très belle aventure...

mardi 29 septembre 2015

Travailleuses, travailleurs (suite)



Vendeuse d'essence en litre 

et de jus de canne à sucre humm trop bon ! 

Le coiffeur au coin de la rue 

Marchande de canne à sucre


Marchande de charbon de bois 
Les beignets de banane, un vrai délice 
Monsieur Bricolage

Interflora 
Rippeur 

La récup des canettes

lundi 28 septembre 2015

Le riz c'est paddy

Alors que nous mangeons à peine 10 kgs de riz par an et par personne en Europe, en Asie c'est près de 100 kgs qui sont consommés ! *
Il en existerait 130 000 variétés différentes,  jusqu'à présent seulement 70 000 seraient cultivées et  90% sont produites en Asie ! 
Alimentation de base de la population la plus démunie, le riz remplit. Mais l'apport qualitatif est insuffisant. Les carences nutritionnelles en protéines, vitamines, fer, oligo éléments, iode etc... liées à une consommation quasiment exclusive de riz blanc touchent les plus pauvres. 

En langue khmer le verbe "manger" "Gnaim Bai" se traduit littéralement par "manger du riz". 
Aucun repas n'est servi sans riz, du petit déjeuner jusqu'au soir, il se décline en multiples conjugaisons. La plus commune étant le riz blanc accompagnant soupe et légumes que les cambodgiens mangent en quelques minutes dans les marchés ou gargotes de rue.
Bien moins connu que son voisin le thaïlandais, le riz cambodgien a pourtant obtenu en 2014 le titre de meilleur riz du monde au cours de la conférence mondiale qui lui est dédié. 
Inondées, ou irriguées, en terrasse ou en eau profonde, les différentes techniques de culture (dont je vous épargnerai la description rassurez vous) s'adaptent à l'environnement pour obtenir un meilleur rendement, plus de grains, plus de récoltes de meilleure qualité.
En période de mousson, les rizières s'animent, bruissent, s'interpellent, attraper une poignée de jeunes pousses, en choisir deux, creuser un trou dans cette terre meuble et chaude, repiquer d'un geste sûr les fragiles tiges, le pouce terminant l'action pour redresser vers le ciel le vert tendre de la plante. Ne pas trop traîner, la terre doit être détrempée mais pas trop, les nuages arrivant en un battement d'ailes peuvent assombrir et noyer le paysage. 
Dans la boue et la touffeur moite, sous le soleil de plomb ou l'averse abondante, ce sont essentiellement les femmes qui courbent le dos dans les rizières. 





*Le record étant pour le Myanmar avec pas loin de  500 grammes de riz par jour.
           Les japonais avec 60kgs par an en mangent deux fois moins qu'il y a 40 ans.
           
           Le paddy est le riz non décortiqué entouré de sa balle

mercredi 23 septembre 2015

Travailleuses, travailleurs

L'autre face d'Angkor 
Sur la route des temples, la fabrication du sucre de palme
L'entretien des innombrables temples, 287 référencés officiellement par l'UNESCO sur 400 km2

Aménagement des berges du Tonlé Sap 
Vendeurs autour des temples
Femme proposant des balades dans la forêt inondée
Conducteur du bateau sur le Tonlé Sap 

Gardienne du temple
Et de Siem Reap 
Ouvrières de maçonnerie avec leurs seaux de sable 


Les ouvriers du bâtiment 
Sculpture tête de Bouddha en terre

Le repos du tuck tuck 


mardi 22 septembre 2015

Au fil de la soie

Au tout début était le papillon, ou bien au tout début était le ver à soie, éternelle histoire de la poule et de l'oeuf. Un éphémère papillon nommé Bombyx,  un ver qui s'enferme dans son cocon s'imaginant à l'abri des regards. Il ne pouvait pas imaginer qu'un jour, plus de deux mille ans avant J.C, une princesse chinoise allait le déloger de son abri temporaire. Voulant retirer un cocon tombé dans sa tasse de thé fumant elle se met à dévider le précieux fil, découvrant ainsi la soie. 
Enfin c'est ce que dit la légende...
Reprenons donc...le fil: un ver, qu'il faut spécifiquement alimenté trois fois par jour en feuilles de mûriers fraîches, un cocon qu'on laisse exposé au soleil 2 jours pour faire mourir le futur papillon. Et l'affaire est faite...enfin pas vraiment.
Reste à ébouillanter une première fois le cocon pour en extraire les 100 mètres de fil extérieur qui donneront la soie dite sauvage, puis une deuxième fois pour tirer les 300 mètres de fil intérieur procurant la soie dite fine. Hé oui !  Impressionnant, le cocon est constitué de 400 mètres de fil ! mais tellement fin fin fin qu'il faut associer 45 cocons pour constituer un seul fil.

Teindre en utilisant végétaux ou chimie,  mettre en bobine, tisser, le travail artisanal de la soie est minutieux, rigoureux et long, très long. Jusqu'à 2 journées de travail pour 1 mètre de tissu, mais pour une étoffe en damier, "l'ikat" * cela peut prendre jusqu'à 6 mois.
Ici au Cambodge, sont encore utilisés des procédés traditionnels pour produire une soie de qualité faite à la main. Tradition qui a bien failli disparaître totalement lors de la noire histoire des khmers rouges. Seules quelques vieilles femmes détentrices du savoir faire ancestral ont permis la survivance de cet héritage, le transmettant de fil en aiguille à la nouvelle génération... 

Visite à la magnanerie et atelier de fabrication de la soie de l'association "les artisans d'Angkor"*
A table les vers ! 

Les femmes nourrissent les vers matin, midi et soir. Les feuilles de mûriers doivent être fraîches, elles sont hachés, et viennent remplacer les anciennes mâchouillées du repas précédent.
Les cocons sont prêts, 80% seront utilisés à la fabrication de la soie, les 20% restant amenés à maturité pour renouveler le cheptel des bombyx.
Les cocons après deux jours à bronzer au soleil, sont plongés par poignet de 45 environ successivement dans deux court bouillon pour en extraire les 400 mètres de fil. 
Les fils sont mis en bobine après le passage à la teinture
La soie sauvage est triée, épurée de ses résidus, en réalité, cette première soie est rêche et va servir aux drapés des jupes traditionnelles khmers.
La préparation du tissage, à quatre mains, mise en place de la chaîne (les fils verticaux) et de la trame (les fils horizontaux).


Les franges des tissus sont roulées à la main sur le mollet.

Le tissage à l'ancienne, ne jamais au grand jamais, mélanger l'ordre précis des canettes de fil, les femmes possédant dans leur seule mémoire le schéma précis de leur dessin.

* Les artisans d'Angkor
https://fr.wikipedia.org/wiki/Artisans_d%27Angkor

*Ikat  est un procédé de teinture et de tissage dans lequel le dessin est crée en teignant d'abord le fil de la trame ou de la chaîne, de toutes les couleurs qui vont y figurer, à des intervalles très précis, de sorte qu'au moment du tissage les éléments du dessin se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur appropriée par exemple 5 ou 6 points jaunes de 2 millimètres, à un mètre de distance l'un de l'autre sur la longueur du fil, viennent l'un au dessus de l'autre au moment du tissage pour former l'oeil d'un oiseau et ainsi de suite. En teignant le fil, les parties qu'on veut préserver d'une couleur sont cachées par un fil qu'on noue sur le fil de la trame. On plonge ensuite le fil dans la teinture et on recommence pour chaque teinte. Définition de Wikipédia