vendredi 22 août 2014

O' Russey

Le marché O'Russey c'est le marché des khmers, situé à quelques rues du Psar Thmey (*), c'est un vivier incontournable de la vie des phnompenhois.









Dès poltron minet s'interpellent et se bousculent des centaines 
de vendeurs et acheteurs dans un labyrinthe d'allées et d'escaliers.
Ici, que des khmers, les seuls occidentaux aperçus, l'air hagard sont ceux qui ont confondu O'Russey et Russian Market, le marché russe, haut lieu touristique d'achat de tous les souvenirs qui chargent les valises des retours.
Ceux là ont dû mal prononcer ou ne se sont pas méfiés de l'absence de la brève (mais indispensable!) lueur dans les yeux du chauffeur de tuck tuck ou de moto. Et ils se retrouvent effarés, malmenés, dans cette immense fourmilière, cherchant la sortie au plus vite.
(Une parenthèse sur ma théorie "de-la-brève-mais-indispensable-lueur-dans-les-yeux-des-chauffeurs-de-tuck-tuck-ou-de-moto" : Lorsque vous annoncez votre destination à un chauffeur, regardez droit dans ses yeux, une étincelle, un éclat instantané, c'est gagné ! Vous arriverez à bon port rapidement. Pas d'étincelle, pas d'éclat instantané, bien sur il va vous dire "yes, yes I know" (parce qu'aucun chauffeur ne va vous dire que non il n'en sait fichtrement rien de là où vous allez!) mais en réalité, c'est foutu vous allez devoir vous armez de patience pour atteindre votre but, errant parfois à quelques mètres de votre destination, parfois à des kilomètres...Fin de la parenthèse)

J'aime aller au O'Russey,  parce que personne ne fait aucun cas de mon statut d'européenne, pas de blablas, pas de " can I help you ?" "do you need somethings ?", " buy somethings please ?" les affaires se font sans vous, pas de marchandages, ou si peu, pas de shopping superflu, les porteurs de colis vous marchent sur les pieds, vous heurtent sans même vous remarquer, les vendeurs lèvent à peine les yeux lorsque vous vous arrêtez à leur stand.
Je m'y perds à chaque fois,  le marché est sur deux étages, desservis par plusieurs escaliers à différents endroits de cette immense (et laide) construction (mais attention tous les escaliers ne donnent pas l'accès au premier étage), cherchant le coin des cahiers pour me retrouver à celui des chaussures, traversant pour la énième fois l'allée des tissus, moi qui ne coud jamais. Ça grouille, ça crie, ça s'interpelle, ça foisonne, les enfants jouent au milieu des étroits passages, les ados ricanent devant les échoppes de lingerie, les mamys tentent de vendre leurs quelques mangoustans ou leur gâteau de riz gluant enrobé dans des feuilles de bananiers. Il vaut mieux arriver tôt le matin. Quand la chaleur n'est pas encore brassée par les maigres ventilos qui vous renvoient au passage les fumets des pâtes de poisson fermenté, les odeurs de viande crue ou les effluves des épices colorées. Dès midi, l'effervescence ralentit, chacun s'installe dans le hamac, ou à même le sol sur une natte pour la sieste. Le marché ferme à 17h, dès 16h30, les marchands remballent, inutile alors de s'obstiner à leur réclamer le tee shirt ou le sac que vous avez repéré, ça ferme, circulez y'a rien à voir! 
















(*)Le marché central : http://blogdemarieo.blogspot.com/2013/10/psar-thmey.html

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