dimanche 29 juillet 2018

Un moment de grace

 "J'ai tout essayé, tout éprouvé… Au fond des forêts du Siam, j'ai vu l'étoile du soir se lever sur les ruines de la mystérieuse Angkor." Pierre Loti Le pélerin d'Angkor.
 
Angkor, c'est :
-les cars de touristes, beaucoup de cars et beaucoup de touristes, des chinois, des japonais, des coréens, des américains, des européens, qui font des selfies, et encore des selfies, qui parlent et s'interpellent, qui se bousculent, te bousculent, et s'esclaffent et se hèlent.
-les escaliers qui grimpent dur, qui glissent et qu'il faut descendre marche après marche ou sur les fesses pour ne pas risquer la chute.
-les pavés rugueux et déformés de tant de passage et de tant d'années.
-le soleil qui brûle les pierres d'un éclat de plomb.
-la pluie qui brusquement s'invite dans un déluge noyant le ciel d'un rideau opaque.
-la recherche éperdue du tuck tuck qui nous dépose à la porte Est et nous explique nous attendre à la porte Ouest, alors qu'on a déjà perdu le Nord.
-la recherche éperdue des toilettes après avoir consommé des litres d'eau.
-les "madame buy something?" " book?  scarf?  pants? " nuée de petits vendeurs qui s'accrochent à vous dès la sandale posée hors du tuck tuck.

Mais Angkor c'est surtout des moments de grâce, au détour d'un temple, l'aperçu d'une mer végétale qui laisse rêver à l'aventure des premiers découvreurs, le détail d'une sculpture, le mystère d'un sourire, le silence apaisé à l'aplomb d'une terrasse troublé de l'éclat d'un cri d'oiseau, les couleurs des autels dédiés à Bouddha, et la vie qui ici, malgré tout, se pose et  magique nous donne toujours envie de revenir.
 











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