mardi 14 août 2018

Tuck Tuck ?


 A vrai dire cette question que j'ai entendu des centaines (voir des milliers) de fois au cours de mes voyages au Cambodge est en passe de disparaitre.
Devra-t-on dire dorénavant : Passap ? WeGo? Grab ? 
Apparues en 2016 et très vite intégrées dans le paysage urbain du Cambodge, se multiplient les applications reléguant le bon vieux tuck tuck à des allures de dinosaures.
Remplacés le plus souvent par des rickshaws motorisés,  les rues de Phnom Penh mais également des petites villes de province se vident de leurs tucks tucks traditionnels... Eux mêmes ayant détrônés le cyclo-pousse que l'on voyait encore il y a une dizaine d'années sillonner les routes du pays.
Le Cambodge se  connecte, les réseaux sociaux, l'accès à internet, (dans toutes leurs mesures et démesures), ont tissé leurs toiles et les khmers se sont appropriés ce formidable coutil en un battement d'ailes. 
Si les expatriés utilisent en priorité ce système, les cambodgiens en sont les plus gros consommateurs. Pour une course au marché, se déplacer en famille, se rendre à la pagode.
Il suffit de se planter devant sa porte, d'appeler par l'application un véhicule (rickshaw, tuck tuck ou taxi) et d'attendre quelques minutes. Le chauffeur arrive, le trajet est indiqué sur son smartphone, le prix également, calculé au kilomètre à parcourir.
Alors fini les négociations "good price for you", terminé la recherche "de-la-brève-mais-indispensable-lueur-dans-les-yeux-des-chauffeurs-de-tuck-tuck-ou-de-moto" *, réglé les errements malgré tout d'une rue à l'autre. 
Economique, rapide et efficace. L'ubérisation par définition n'a pas de frontière.



*http://blogdemarieo.blogspot.com/2014/08/o-russey.html

lundi 6 août 2018

L'injuste prix

 750 000 salariés sont embauchés dans les manufactures de textiles présentent au Cambodge.

90% sont des femmes de 18 à 25 ans.

Un salaire de 170 dollars par mois et une aide de 7 dollars par mois pour le logement et le transport.
Le secteur du textile représentait  80% des exportations en  2012 (derniers chiffres connus) .

C&A, H&M, Adidas, Gap, Levis Strauss, entre autres, fabriquent au Cambodge, par le biais de sous traitants le plus souvent chinois ou sud coréen.
Entre décembre 2013 et janvier 2014 des milliers d'ouvrières et ouvriers ont fait grève. Bilan 3 morts et des dizaines d'emprisonnés.
Si le droit du travail existe officiellement au Cambodge, il est régulièrement bafoué. Mise en place de petits contrats, temps de travail jusqu'à 12h par jour, 6 jours sur 7, heures supplémentaires contraintes, retenues salariales, etc...
Selon l'OIT (l'Organisation Internationale du Travail) 43,2% des travailleuses et travailleurs souffrent d'anémie et 15,7% sont en sous-poids. (chiffre 2015)
En 1996, les Etats Unis et l'Europe ont imaginé un programme intitulé "tout sauf les armes" offrant aux pays dit en voie de développement des droits d'exportation très favorables et des droits de douane incitatifs. D'où un certain attrait de nos gros groupes textiles qui ont délocalisé en masse. Et se sont offert une main d’œuvre très bon marché et corvéable à merci.

mercredi 1 août 2018

Fast food

Sur la route entre Siem Reap et Phnom Penh de nombreuses petites échoppes parsèment le bord de la chaussée. Proposant toutes les mêmes étranges morceaux de bambou d'une trentaine de centimètres noircis à la fumée de charbon de bois.
Le Kralan (ou Krolan) est une friandise, un encas, une collation que les khmers peuvent manger, sucré ou salé, tout au long de la journée, n'importe où, en solitaire, à partager, en marchant ou en conduisant la motodop, voir le bus !
Constitué de riz gluant, cuit dans du lait de coco avec des fèves de haricot noir ou de soja, le tout est fourré dans des tubes de bambou,


et cuit longuement à la fumée de charbon de bois,

le morceau est ensuite débarrassé de son écorce la plus dure et noircie.


et vendu entre 3000 à 4000 riels suivant le diamètre. Soit à peine un dollar. Mieux qu'un Mac Do et moins cher qu'un Burger...

Cette dernière photo n'est pas de moi, nous avons juste gouté le fameux Kralan, généreusement offert par une jeune femme khmer.

lundi 30 juillet 2018

Lumière du matin


 "La vérité et le matin deviennent de la lumière avec le temps." (proverbe africain)










dimanche 29 juillet 2018

Un moment de grace

 "J'ai tout essayé, tout éprouvé… Au fond des forêts du Siam, j'ai vu l'étoile du soir se lever sur les ruines de la mystérieuse Angkor." Pierre Loti Le pélerin d'Angkor.
 
Angkor, c'est :
-les cars de touristes, beaucoup de cars et beaucoup de touristes, des chinois, des japonais, des coréens, des américains, des européens, qui font des selfies, et encore des selfies, qui parlent et s'interpellent, qui se bousculent, te bousculent, et s'esclaffent et se hèlent.
-les escaliers qui grimpent dur, qui glissent et qu'il faut descendre marche après marche ou sur les fesses pour ne pas risquer la chute.
-les pavés rugueux et déformés de tant de passage et de tant d'années.
-le soleil qui brûle les pierres d'un éclat de plomb.
-la pluie qui brusquement s'invite dans un déluge noyant le ciel d'un rideau opaque.
-la recherche éperdue du tuck tuck qui nous dépose à la porte Est et nous explique nous attendre à la porte Ouest, alors qu'on a déjà perdu le Nord.
-la recherche éperdue des toilettes après avoir consommé des litres d'eau.
-les "madame buy something?" " book?  scarf?  pants? " nuée de petits vendeurs qui s'accrochent à vous dès la sandale posée hors du tuck tuck.

Mais Angkor c'est surtout des moments de grâce, au détour d'un temple, l'aperçu d'une mer végétale qui laisse rêver à l'aventure des premiers découvreurs, le détail d'une sculpture, le mystère d'un sourire, le silence apaisé à l'aplomb d'une terrasse troublé de l'éclat d'un cri d'oiseau, les couleurs des autels dédiés à Bouddha, et la vie qui ici, malgré tout, se pose et  magique nous donne toujours envie de revenir.
 











samedi 28 juillet 2018

Chacun sa route


C'était hier, nous rentrions paisiblement de notre après midi "cocooning" auprès des filles lorsque nous avons eu un instant de doute : étions nous revenues à l'heure du grand chassé croisé de nos routes estivales ? 
 
Ce dimanche le Cambodge vote,  les khmers doivent se rendre dans leur village pour choisir leur représentant à l'élection législative et trois jours de congé sont donnés pour les déplacements.
Voitures, camions, pick up, cars, mini bus, tuck tuck jusqu'aux motos qui ne pouvaient même plus avancer. Chacun cherchant sa route, coincé dans une immense pagaille, surprenante car silencieuse. Pas de klaxons, pas de cris, pas d'insultes, patiemment chacun attend, esquivant des piétons égarés (nous!), équilibrant son chargement qui menace de verser.  Nous sommes donc rentrées à pied, laissant Srey Pich, qui avait tenu à nous accompagner en scooter jusqu'au milieu du pont, repartir tranquillement du bon coté de la berge.



















Ce matin, nous avons nous aussi pris le chemin pour Siem Reap,


échappant aux embouteillages et profitant d'une route goudronnée de frais.
Demain les temples ! 
 

jeudi 26 juillet 2018

ça y est !


L'été dernier, ça y était...presque...Cette année, ça y est...
Lorane a embarqué avec moi pour partager un bout de mon chemin au Cambodge. A moi de lui transmettre un petit peu de ce beaucoup d'amour que j'ai pour ce pays et pour ces gens. Tout ce que j'ai reçu au long de mes voyages, tout ce que j'ai appris, tout ce qu'on m'a donné. Tout ce qui fait qu'années après années, je reviens.



Alors pour faire les choses bien, une petite fête s'est organisée sur le Sisowath quai...
Allez Lorane, rien que pour toi !