Au fond de l'impasse, à deux pas de l'orphelinat, partageant une chambre à deux ou trois, elles sont quelques unes à s'être installées dans ces logements où cohabitent familles, étudiants, jeunes travailleurs.
De longues coursives,
des escaliers étroits,
de la musique, des appels, le linge qui sèche (et qui tombe parfois), des enfants curieux,
des motos entassées le long du passage
...comme les vibrations d'un roman à la Ferrante quelques milliers de kilomètres plus loin et quelques dizaines d'années plus tard.
Certaines sont étudiantes, langues étrangères, comptabilité, hôtellerie, d'autres ont déjà un travail, interprète japonais dans un hôpital international, technicienne en laboratoire à l'institut Pasteur, serveuse dans un chaîne de café, professeure de yoga. L'une est bientôt mère et elles ne cessent pas de s'en émerveiller.
Improvisant un repas autour d'un four à bois, elles s'y retrouvent lorsque les jours deviennent trop vides de ces regards échangés, de ces touts et ces riens qui ont cousu ensemble le tissu de leur vie d'avant, à l'orphelinat de Kien Kleang. De ce temps, où au delà des difficultés quotidiennes, elles ont puisé leur belle énergie et une sacrée détermination.