Né en 1964 à Phnom Penh, Rithy Panh n'a que 11 ans lorsque les khmers rouges plongent le Cambodge dans l'horreur. Son père, instituteur puis inspecteur d'école primaire et toute sa famille vont être envoyé dans les camps de travail des khmers rouges, véritables machines à écraser, humilier, torturer, affamer le peuple khmer. Rithy Panh va perdre ses parents et une partie de sa famille. Rescapé, il rejoint les camps de réfugiés en Thailande en 1979 puis arrive en France l'année d'après. Il est alors sidéré et va, pendant un temps, tenter d'effacer le cauchemar qu'il a vécu, jusqu'à oublier sa langue maternelle. En vain. Il décide alors de se consacrer à un travail de mémoire, et se dédie au cinéma. Plantant des études de menuiserie il entre à l'institut des hautes études cinématographiques. Avec une série de documentaires et de films ("Les gens de la rizière", "Un soir après la guerre", "La terre des âmes errantes", "S21 la machine de mort khmère rouge", "Un barrage contre le Pacifique", " Dutch le maître des forges de l'enfer", pour quelques uns d'entre eux) il veut témoigner, comprendre, donnant la parole aux victimes mais aussi aux bourreaux.
Lundi, branchez vous sur France Culture . Ecoutez Rithy Panh. Il se raconte. Ses années de terreur, ses rencontres, ses questions, ses souvenirs. Il évoque la dignité de son père qui, ultime geste de résistance, s'exprimera en français, à l'heure où le simple fait de porter des lunettes ou parler une langue étrangère était synonyme de condamnation à mort. Il parle de sa mère et de l'immense respect pour elle dont les dernières paroles furent :
"Lève-toi et marche".
Entendez la voix nue de Rithy Panh et sa mémoire blessée.
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