Là, était l'orphelinat de Kien Kleang
130 enfants y vivaient. Il n'y avait déjà plus de nourrissons lorsque j'y suis arrivée la première fois, les plus jeunes, deux frères, avaient alors 4 et 6 ans. L'adoption était fermée aux occidentaux, à force d'abus et de corruption, (si vous n'avez jamais vu le très beau film de Bertrand Tavernier "Holly Lola", je vous le conseille vivement). Une seule année, bébé Chan a partagé quelques mois la vie des jeunes, avant qu'il ne s'envole vers l'Italie, le Cambodge autorisant de nouveau certains pays à adopter les enfants khmers.
Depuis 2014, je n'étais pas retournée dans l'enceinte de l'orphelinat, après bien des péripéties (que vous pouvez retrouvez dans le blog sous le libellé "Cambodge Kien Kleang"). Nous avions su fin 2015 que le site avait été racheté par des chinois, (comme du reste une grosse partie de la presqu'île de Chhroy Changvar). Le déménagement de l'orphelinat était prévu pour début 2016.
Aujourd'hui, 30 jeunes vivent encore dans ce lieu, désolé, sacrifié. Un sous directeur présent quelques heures par jour, une cuisine fermée, des sanitaires insalubres, des locaux totalement abandonnés. L'administration se contente de donner quelques riels par jour à chacun pour leur repas.
L'orphelinat n'est plus qu'un sinistre squatt.
L'orphelinat n'est plus qu'un sinistre squatt.
Il n'y a plus de très jeunes, pourtant certains sont encore mineurs. Quelques uns poursuivent malgré tout leur scolarité, IUT d'électricité, infirmière, école de danse traditionnelle des Apsaras, prouvant une réelle motivation. D'autres bricolent, travaillent, ou, désœuvrés, traînent leurs rêves comme une bouée de sauvetage.
Sovanna y habite toujours avec sa fille, elle doit même aller pointer dans un bureau déserté, deux fois par jour.
J'ai parcouru ce lieu le cœur en vrille, et puis j'ai pensé à "mes" jeunes, aidés par l'association et les parrainages, habités d'une rage de réussir et de comprendre ce monde.
Nelson Mendela disait :
"L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde".
Je veux le croire.
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