vendredi 19 octobre 2012

My baby blues

 
Mya, un an bientôt, née avec une fente palatine, opérée déjà deux fois puis une troisième intervention prévue en janvier prochain. Elle devait beaucoup grossir avant de pouvoir être opérée, Eléna a fourni le lait afin qu'elle puisse atteindre le poids recommandé de 3,5 kgs. Nous lui apportons régulièrement des boites de lait et des biberons. Elle va bien...
Raksmay, que sa maman a tenu à me présenter, j'avais fait connaissance avec la future maman l'an dernier et nous avions beaucoup  échangé autour de cette naissance à venir. 
Emmy, de l'orphelinat d'à coté, elle avait un jour quand elle est arrivée directement de la maternité il y a tout juste deux ans. Elle vit toujours là, aimée et choyée par tous.
Dernier arrivé à l'orphelinat d'à coté, Roath Samnang appelé ainsi par la directrice du centre, a été trouvé à la porte d'un restaurant de Phnom Penh un soir d'orage. Il aurait 14 jours. Samnang signifie "chanceux" ...

A bientôt mes bébés !  

vendredi 12 octobre 2012

Et bien! dansez maintenant

Cet été, les jeunes de Kien Kleang ont pu profiter d'une activité hip hop organisée par des bénévoles, grâce à l'association  Tiny Toones. Un vrai succès auprès aussi bien des garçons que des filles !
Tiny Toones a été crée en 2007 par Tuy Sobil, alias K-K. 
Né dans un camp de réfugiés en Thaïlande, Tuy Tobil est arrivé dans les années 1980 aux Etats Unis avec ses parents, de pauvres fermiers ayant fui le régime khmers rouges. Comme beaucoup de ces jeunes réfugiés,Tuy Sobil connait la rue, devient  membre d'un gang, et se passionne pour  la "break dance".
A 18 ans après une condamnation pour vol à main armée il découvre qu'il n'est pas citoyen américain. En vertu des lois américaines, il est alors renvoyé dans "son" pays d'origine qu'il n'a jamais connu, sans argent, ni contact. Il zone un temps, puis  très vite sa réputation de break dancer attire dans son sillage les jeunes défavorisés, ceux qui fouillent les poubelles à la nuit tombée, qui ne vont plus à l'école, ceux qui errent dans la rue ou qui vivent dans les orphelinats. Il décide de mettre son talent à leur service. Imposant une discipline rigoureuse, il met en place ce lieu incroyable où plus de 200 jeunes pratiquent le hip-hop, la break dance, mais aussi, apprennent l'anglais et le khmer, l'informatique, la musique et le respect de l'autre.
Tiny Tonnes est classé dans le top 5 des ONG (organisation non gouvernementale) par l'UNICEF et bénéficie de la reconnaissance de grosses associations internationales. L'an dernier, Tiny Toones a été invité à effectuer une démonstration à l'ambassade des USA, et comble de l'ironie, Tuy Sobil a reçu l'accolade et les félicitations de l'ambassadeur en personne! Lui le paria, persona non grata, interdit de retour dans le pays où vit encore toute sa famille. Mais peut être est ce une vraie chance pour le Cambodge! 
Nous avons été rencontrer les Tiny Toones pour relancer cette activité qui avait tant plu à nos jeunes. Dans cet endroit bourré d'énergie, où pulsent et se mêlent joyeusement sons de hip-hop, rires d'enfants, encouragement des supporteurs de volley, (d'autant plus quand Tuy Sobil récupère le ballon...) un regard vers une autre culture...









Plus d'infos:
Le site de l'association (en anglais)
http://www.tinytoones.org/
Un très bon article du new york times (en anglais)
http://www.nytimes.com/2008/11/30/world/asia/30dancer.html
Un article du petit journal du Cambodge (en français)
http://www.lepetitjournal.com/societe-cambodge/73105-association-le-temps-dun-break-pour-des-jeunes-defavorises.html

mardi 9 octobre 2012

La cerise sur le gateau

Tout a commencé lundi soir, j'avais prévu d'aller manger avec les grands à la désormais incontournable Pizza  C°, où on se gave de spaghettis, de cuisses de poulet rôti et de ...pizzas. Bien sur nounou Srey était de la partie, évidemment avec Srey Keo, sa fille. Et voilà lundi c'était l'anniversaire de Srey Rath et Srey Rath ben c'est la copine de Srey Keo. Alors on s'est tassé dans le tuck tuck et, arrivé au restaurant, on a manigancé pour avoir droit au vrai gros gâteau d'anniversaire, celui avec-de-la-crème-qui-dégouline.
Il faut savoir qu'au Cambodge, les gros gâteaux avec-de-la-crème-qui-dégouline sont prévus pour être :
petit 1- mangé
petit 2- barbouillé les restes sur la figure de son voisin
C'est comme ça, tout le monde le sait, les enfants le savent, les nounous le savent, les bénévoles le savent (pour peu qu'ils aient déjà fêté un anniversaire), les serveurs des restaurants le savent aussi.
Alors après le concours de grimaces, on a eu droit au gros gâteau à la cerise avec-de-la-crème-qui-dégouline, qu'on a : petit 1-mangé, petit 2-barbouillé les restes sur la figure de son voisin !



 Et comme un anniversaire en entraîne toujours un autre, (hé oui j'ai le regret de vous dire que certaine de mes amies (elle se reconnaîtra !) à cafter (la traite!), oui c'est moche!) le lendemain, nounou Srey s'est empressée de préparer en toute discrétion  le gros gâteau à la pistache, on va dire à la pistache parce qu'il était d'une jolie couleur verte avec-de-la-crème-qui-dégouline qu'on a : petit 1-mangé, petit 2-barbouillé les restes sur la figure de son voisin !
















Et tout a fini en musique et en beauté !

lundi 8 octobre 2012

Le découvreur

Si c'est par hasard que Laurence et Marielle ont rencontré Patrick Kersalé, un soir dans un café, ce n'est pas par hasard qu'elles lui ont parlé de Sopheak. Patrick Kersalé, ethnomusicologue, redonne vie aux instruments anciens des musiques du monde. Installé depuis bientôt deux ans au Cambodge, il s'obstine à reconstituer les instruments de musique de l'époque angkorienne en fouillant les bas reliefs des temples d'Angkor. De la recherche minutieuse du moindre détail sur les pierres d'Angkor, à l'étude des documents, puis la fabrication par des artisans des instruments, l'objectif est de faire connaitre et revivre ces sons oubliés.    
Les cours de musique à l'orphelinat venaient de prendre fin, les instruments réparés continuent de vibrer sous la direction de Sopheak, les matinées du dimanche. 
Patrick a rencontré Sopheak, l'a écouté  et a capté en lui cette graine de très grand musicien. Alors lui confiant les instruments ressuscités, il a fait de chaque après midi un temps d'apprentissage et de répétition. Sopheak depuis plusieurs mois avait abandonné l'école, fatigué de devoir s'adapter à un monde qui n'était pas le sien, le dessin et  la musique lui parlent enfin d'avenir.
Mais si Sopheak a le don, Patrick est aussi le découvreur d'une belle voix, (comment peut il en être autrement d'une si belle personne?) 
et d'un as du tambour, mon filleul Pov a le sens du rythme, 
trouvant d'instinct le tempo pour accompagner la harpe ou le gong khmer. 
Plusieurs projets sont en préparation, pour lesquels Patrick prévoit de solliciter nos jeunes, en créant un groupe de tambours, harpe, gong et voix. Et déjà une animation sonore de son exposition, prévue du 1 au 30 novembre, à l'Institut français du Cambodge, des interventions lors de conférences ou évènements culturels particuliers, en partenariat avec l'Unesco et le ministère de la culture. 
Un vrai travail pour ces jeunes, une opportunité d'ouvrir la porte, et de valoriser leur connaissance en accédant à la culture. Mais surtout de se faire un immense plaisir, parce que franchement qu'est ce qu'ils aiment ça !

Ne dit-on pas que la musique donne des ailes...retour à l'orphelinat après une séance de répétition chez Patrick.


Plus d'infos :
L'histoire de Sopheak
http://blogdemarieo.blogspot.fr/2011/09/il-sest-mis-pleuvoir.html
ou
http://blogdemarieo.blogspot.fr/2012/03/de-la-musique-avant-toute-chose.html

Patrick Kersalé
http://www.cambodge-post.com/?page_id=2729

http://www.geozik.com/tags/Cambodge/

A la demande de Patrick Kersalé je ne présenterais pas de photos des instruments de musique, essentiellement harpes et tambours, son travail fait l'objet de mauvaises copies. Si vous venez au Cambodge courrez vite à l'exposition de l'Institut français de Phnom Penh.

dimanche 7 octobre 2012

Bonbons au miel

Le 1 octobre la fête de Pchum Ben a débuté. Pour ceux qui ne se rappelleraient pas, Pchum Ben c'est la plus grande célébration religieuse du calendrier bouddhiste khmer. Pendant 15 jours, le Cambodge est en prière.
Cette année, nous avons décidé d'accompagner un groupe d'enfants, les plus jeunes de l'orphelinat, à la pagode où vivent Bun Leap et Chim.
Au Cambodge, les enfants, filles et garçons, vers l'âge de 10 ans ont la possibilité d'aller passer une semaine dans un pagode. Les garçons doivent se raser le crane et les sourcils, mais pas les filles.
Certains font ensuite le choix d'y vivre, ils sont scolarisés au sein du temple et pratiquent les rites du bouddhisme. Ils peuvent revenir à la vie civile à tout moment.
En début d'année, plusieurs jeunes de Kien Kleang sont allés faire cette retraite dans une pagode à quelques 20 kilomètres de Phnom Penh, deux d'entre eux ont décidés de rester, Bun Leap, et Chim. Bun Leap a laissé à l'orphelinat son jeune frère Bun Heng qui n'attend maintenant qu'une chose le rejoindre à la pagode. 
Nous avons loué un minibus, les khmers sont menus et nous avons pu amener 14 enfants et 3 adultes sur les 11 sièges réglementaires ! 


Chargés des nombreux plats cuisinés dès 3 heures du matin par nounou Srey et les jeunes, nous avons pris la route de Battambang, retrouvant avec plaisir la palette des rizières.


La pagode est en pleine campagne,après avoir quitté la route principale, on roule quelques kilomètres, sur un chemin de terre, gadouilleux par endroit,  en cette saison des pluies.  
Arrivés à 9h, le rituel peut commencer.
On a reçu la bénédiction du Vénérable lui même, 

Donné nos offrandes aux esprits, et brûler les paquets d'encens
Ecouté le chant lancinant des moines, 

                                       (photo de Laurent)

Partagé le repas, les multiples offrandes faites aux moines sont redistribuées entre tous après la cérémonie



Flané dans la pagode, véritable lieu de vie, 

 

(Le logement de Chim et Bun Leap qu'ils partagent avec 4 autres jeunes, les femmes n'ont pas le droit d'y entrer)

                                         (photo de Laurent)
(La basse cour, la poule à trois pattes, si, si elle a bien trois pattes)  
 

(Les cochons aussi profitent de Pchum Ben) 
(photo de Laurent)


(photo de Laurent)
 Echangé, papoté, 



(Bun Leap et Bun Hung) 
Et engrangé des bonbons au miel pour quand il fait trop froid dehors...

Plus d'infos ! 
Sur Pchum Ben si vous voulez réviser un peu:
 ici

où là : 

Les moines ne font pas seulement que prier :