Je devais aller à Kho Kong pour faire un point sur l'orphelinat de l'association, Elizabeth, qui y est bénévole depuis plusieurs mois, rentrait avec moi après quelques jours à Phnom Penh.
Il y a d’abord eu le départ poussif de Phnom Penh. Après une grosse demi-heure de retard, jusqu’à là rien à dire, nous avons fini par nous installer dans le
minibus à 14h. Nous avions préféré le minibus, un peu plus cher car plus rapide (c'est vous dire...) au bus classique. Une confiture de traffic plus tard comme disent les
anglais ("traffic jam") nous stoppons à l’arrêt suivant à peine sorti de la ville. Pich, (que l’on a embarquée avec nous parce-qu’elle-apprend-le-français-et-parle-un-excellent-anglais-en-plus-d’être-totalement-disponible-et-surtout-tellement-agréable),nous explique que nous attendons un dernier passager. Quelques très
longues minutes après (longues genre comme 45 min !) le passager enfin arrivé, nous
voilà repartis.
La route pour Kho Kong à la sortie de Phnom Penh traverse de larges
zones de manufactory. D’immenses
complexes où s’installent les multinationales qui nourrissent nos pays de leurs jeans, chaussures, tee shirts et autres produits.
Et ce
sont des milliers d’ouvriers, plutôt d’ouvrières pour la grosse majorité, qui débauchent en fin d’après-midi, s’entassant
dans des vans pour rejoindre leur village.
La route plutôt correct jusqu’au croisement de celle de
Sihanoukville, devient nettement plus périlleuse et sinueuse sur son autre partie.
Elle frôle alors la chaîne des cardamones, victime des intempéries fréquentes et intenses qui balaient le ciel entre mer et montagne. La pluie qui s’averse depuis notre départ a
inondé la chaussée masquant les énormes trous que le chauffeur prend à la volée.
Nous stoppons en rase campagne pour une roue crevée et fort à propos un camion de « dépannage » est installé à proximité.
La pièce manquante à la réparation est aussitôt envoyée chercher par le jeune
apprenti et nous repartons quelques très longues minutes après (longues genre
comme 50 min !)
Un arrêt pour récupérer un paquet, un autre pour déposer une
jeune fille, un encore pour manger, très
important ça l’arrêt cantine. Inratable quelque soit le temps perdu…
Le jour s’est assoupi depuis un moment et la pluie ne fait pas relâche.
Le chauffeur met les pédales doubles pour rattraper son
retard, doublant allègrement en troisième position, en cote, en virage, franchissant la ligne continue qui ne sert ici qu'à repérer la chaussée, répondant à multiples reprises à son portable qui n’a
pas cessé de sonner… dommage il en oublie au passage de s’arrêter prendre un
client…
Qu’à cela ne tienne, quelques très longues minutes après (longues
genre comme 20 min) en s’en apercevant il fait demi-tour presto pour récupérer
la passagère égarée, ha mais ! il ne sera pas dit que le service n’est pas
rendu…
Déposées avec de très longues minutes de retard (longues
genre comme 130 min), nous n’étions finalement plus si pressées d’arriver.