mercredi 24 août 2011

Cent patates !

Cent patates, ou plutôt cent kilos de riz...
Ce matin, je suis allée près du marché central et j'ai acheté cent kilos de riz pour le village de Titte. Du bon riz, pas de la brisure comme ils ont l'habitude.
Parce que mes nuits sont parfois difficiles, parce que le père de Titte m'a dit qu'il ne gagnait pas de quoi acheter le kilo de riz nécessaire à nourrir sa famille (soit environ 0,80 dollars). Et parce que je me suis dit que soigner c'est bien mais donner à manger c'est bien aussi
En langue kmer, le verbe manger se traduit par "manger du riz". Gniam baï. Effectivement un repas au Cambodge ne se conçoit pas sans riz, matin, midi, soir, et à toute heure du jour. Et même lorsque nounou Srey se démène aux fourneaux pour cuisiner les désormais "fameuses-spagetthis-de-nounou-Srey", on n'échappe pas à l'assiette de riz. C'est l'aliment de base, l'aliment de vie, peut être comme le fut le pain chez nous il y a pas encore si longtemps.
Pas encore assez "pratiquante", je n'ai pas osé le motodop,  je suis arrivée en tuck tuck. Je n'aurais jamais cru que le tuck tuck pourrait circuler dans le petit chemin cahoteux et caillouteux du village, mais il n'avait pas plu depuis la veille et c'était sans compter sur l'habilité du chauffeur. Aussitôt débarqués mes deux sacs de 50 kgs, les enfants et les femmes sont rapidement arrivés avec leur cuvette plastique. Malgré le peu de pluie des derniers jours, les cahutes les plus en aval du terrain sont inondées et les familles ont du se reloger une nouvelle fois, ramassant leurs maigres affaires et reconstruisant de bric et de broc un peu plus haut.

 Le chef du village n'était pas là et rien ne se décide sans lui, alors on attendu.

  
 J'en profite pour shampoigner, bétadiner, pommader à tout va.
Titte, ma préférence à moi...



Lorsque le chef du village arrive enfin, (il serait policier d'après ce que j'ai pu comprendre) une balance surgit miraculeusement,
une liste de noms est apportée et la distribution
commence.
Le riz est réparti entre les 23 familles, soit 4 kgs à chacune, pas un gramme de plus ni de moins. La répartition est équitable. Le reste est redistribué aux familles ayant le plus d'enfants.
J'avais bien en tête ce proverbe chinois qui dis :
" Si tu veux aider un homme pour un jour, donne-lui à manger ; Si tu veux aider un homme toute sa vie, apprends-lui à pêcher".
Mais là tout de suite j'avais pas la canne à pêche.

3 commentaires:

  1. pas de mot, de l'action, respect woman !!

    RépondreSupprimer
  2. c'est toi la meilleure !! Biz Babeth

    RépondreSupprimer
  3. Merveilleuse MarieO, je te reconnais bien !
    Tu es une très bonne conteuse avec les actes, les gestes, la force, la générosité et surtout cet amour sans dénué d'humour qu'on respire a travers TES mots !
    Toutes mes amitiés
    Aline Fitte
    Association Éléphant Blanc

    RépondreSupprimer