Depuis trois années que je viens pour Elephant Blanc au Cambodge, je n'avais encore pas eu l'occasion d'aller jusque Kho Kong, petit bourg au sud du Cambodge à la frontière thaïlandaise. J'avais décidé d'y passer 2 jours pour connaître l'orphelinat géré par l'association et en profiter pour faire valider mon visa. Un peu de tourisme, l'invitation par une médecin de l'hôpital local à venir une matinée avec elle en consultation, la rencontre avec un couple de bénévoles et leurs enfants m'ont décidé à rester une journée de plus. Des aventures qui vous seront racontées lors de prochain post...
L'orphelinat de Khon Kong est sous le contrôle du gouvernement mais est en réalité totalement pris en charge par l'association. Il héberge 32 enfants, une nounou, Tary, autant dire une grande famille. Et c'est bien ce que l'on ressent lorsque l'on entre dans la cour, terrain de volley, balançoire, massifs de fleurs, abri protégé pour étendre le linge, des chambres spacieuses et propres, une cuisine avec frigidaire et cuisinière à gaz, une machine à laver le linge (un vrai bonheur pour les enfants). L'association investi beaucoup pour permettre aux enfants de vivre dans un cadre agréable et confortable.
Les enfants sont ici plus jeunes qu'à Kien Kleang, et souvent arrivent avec frères et soeurs. Je revois avec plaisir Yolle, cette petite fille entrevue l'an dernier à Phnom Penh. Elle avait a subi en quelques mois plusieurs interventions très lourdes du genou à l'hôpital de Khanta Bopha*. Elle va bien, une dernière opération a eu lieu en décembre dernier, maintenant Yolle peut courir, sauter, plier son genou.
Les enfants vont à l'école de Kho Kong et peuvent y faire toute leur scolarité. Suivant la filière qu'ils choisissent par la suite, ils partent soit sur Phnom Penh, soit ils restent au lycée sur place où sont ouvertes quelques classes d'études supérieures (la comptabilité semble d'ailleurs être une voie royale, même mieux: la banque !)
Tary, nounou depuis quatre années parle anglais et français, elle cuisine, soigne, console, organise, donne des leçons et veille à ce que les grands et les petits cohabitent dans le respect des rythmes de chacun. Sur place nuit et jour, du 1 janvier au 31 décembre, c'est un sacré p'tit bout de femme.
Cet après midi, c'était piscine à l'Oasis, une guest house tenue par un irlandais et qui invite régulièrement les enfants à se baigner.
C'est là que sont hébergés, Fred, français, Eléna sa femme italienne, et Mathieu et Anaïs, leurs enfants de 15 et 13 ans. Ils arrivent au Cambodge pour s'y installer une année, Fred travaille comme informaticien pour le fond mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, Eléna est professeur d'arts, peinture, sculptures. Après leur arrêt sur Kho Kong, ils ont prévu de consacrer quelques semaines à Kien Kleang...
Trois jours c'est très court, partager un gouter, quelques jeux, des chansons, mais rien à faire, infirmière je suis, infirmière je reste, j'ai aussi eu le temps de mettre le nez dans la pharmacie pour y faire un vrai tri, et préparer une petite trousse de premier secours...
Je rentre demain sur Phnom Penh, les enfants m'y attendent. 6 heures de bus pour faire les 300 kms de route, avec les arrêts pour le petit déjeuner après une petite heure de route, puis pour décharger un paquet par ci, en reprendre un par là, déposer le cousin ou la grand mère, prendre le repas de midi, même si on arrive aux alentours de 13h30, le tout avec les films au choix. A l'aller ce fut dans l'ordre, Schwarzenegger le terrible, doublé en kmer par la voix d'un jeune garçon d'une dizaine d'années (si bien que j'étais explosée de rire malgré les regards courroucés des cambodgiens qui ne voyaient rien de drôle dans la tragédie qui se jouait à l'écran, non mais !) puis un Stallone des plus sanguinolents, toujours doublé en kmer, et là c'était le général américain qui était gratiné, avec la voix d'un canard aphone... (rien n'est interdit dans les doublages, on peut même voir des hommes aux voix de femmes et vice versa!). Puis pour finir, un comique très guignolesque où enfin la tension relachée, les cambodgiens ont pu rigoler de bon coeur...
Les transports ici sont déjà en soit tout un voyage...
Et maintenant avec pour les moins de 7ans "Kho Kong haut et fort" Seyla, Yolle, Chan, Seyha et Titi. Si vous votez pour eux taper fort sur l'ordinateur, ou si vous préférez, sur votre voisin ou voisine !
* Vous pouvez toujours relire le post consacré à Yolle et l'hôpital de Khanta Bopha
http://blogdemarieo.blogspot.com/2010/10/chapeau-bas.html
merci encore pour ces instants si particuliers que nous vivons grâce à toi
RépondreSupprimerbisous
sylvie
Quand même, la "Soupe aux choux" avec Jacques Villeret doublé en kmer, cela aurait une autre allure que Stallone ou l'autre tout en muscle...
RépondreSupprimerFaudrait les inciter à lâcher la culture américaine ou sud-coréenne.
C'est bien de savoir qu'il y a quand même des centres d'accueil qui fonctionnent "normalement".
Bon et le directeur de Kiean Kleang, tu ne nous en as pas encore parlé ? Comment va-t-il ????
(Faut la titiller la Mario pour en extirper le meilleur !)
Enfin, la dernière vidéo ... l'est pas exploitable. Pas d'accès.
Bises
Yannick
De retour sur Phnom Penh, je pense que le problème vidéo est rectifié. Mais franchement faut que j'vous aime bien quand même parce que ma patience est mise vraiment à rude épreuve avec les connexions cambodgiennes !
RépondreSupprimerTrajet en bus sans film, le lecteur était cassé... mais avec un chauffeur maniant le klaxon avec dextérité et prodigalité...allant jusqu'à pousser sur le bas coté les motodops ou tucks tucks qui dégagaient pas assez vite.
Pour la question du directeur, disons que si l'orphelinat de Kho Kong fonctionne si bien ce n'est pas non plus grâce à la direction administrative locale...
Les hommes sont comme le vin, en vieillissant certains se bonifient, d'autres tournent au vinaigre, celui de Kien Kleang est plutôt bon pour la sauce salade...
WWWAAAAWWWW grâce à mon nouveau don, je nomme : la totale maîtrise de la langue Khmer, je peux comprendre ce que dise ces enfants...ah ah ah hein alors, qu'est ce qu'on dit maintenant hein ?
RépondreSupprimerKniam baï Kniam baï !!!
Eva.