Sur la route de Battambang à environ 40 kms de Phnom Penh se trouve Oudong, l'ancienne capitale du royaume khmer au 17ème siècle. Ce n'est pas vraiment une destination touristique, mais un haut lieu de pèlerinage pour les cambodgiens. Disséminés en haut de la colline "Phnom Udong" les stupas, ces monuments funéraires bouddhiques en forme de cône, contiennent les cendres des anciens rois khmers. Et sont l'objet de vénération.
Il ne reste plus grand chose de la gloire d'Oudong, ravagé par les guerres et la funeste période des khmers rouges. Le site est en constante rénovation, mais lors des rituels religieux ce sont des milliers de bonzes et de pèlerins qui affluent pour honorer la mémoire de leurs rois.
De bon matin, après avoir choisi soigneusement notre tuck tuck (pneus larges et bien gonflés, largeur de l'assise du siège, rembourrage), après avoir négocié le prix (aller/retour+attente sur place) nous avons chaussé nos masques (fort utile pour les routes où le bitume fait très souvent place à la terre, volatile et étouffante), et nous nous sommes lancées sur la piste du dernier repos des rois.
Nous c'est Anne et moi. Anne est infirmière en retraite, je l'ai rencontré en octobre dernier, elle arrivait au Cambodge pour travailler une année dans l'orphelinat à coté de celui de Kien Kleang.(*)
Il se trouve que, incroyablement, nous nous sommes découverts des connaissances communes, dans cette petite ville d'Aveyron où elle vit. Un an après elle s'apprête à rentrer en France, elle n'en a pas franchement envie.Son sourire, son humour, sa générosité, sa canne en bambou faite maison, sa chevelure blanche comme un flambeau ouvrent toujours le chemin des coeurs. Et dans la rue où elle loge, dans l'orphelinat où elle travaille, dans les gargotes et les commerces, elle trace tranquillement son chemin, saluée et respectée. Anne est une vraie gentille et ça se sait.
Il n'y avait personne ce jour là, nous étions les seules touristes à déambuler dans le site, interpellées par quelques vendeurs de fleurs ou d'encens, de canettes ou de fruits.
Nous avons grimpé des marches, flâné sous les arbres, nous avons levé nos têtes vers le ciel,
Il n'y avait personne ce jour là, nous étions les seules touristes à déambuler dans le site, interpellées par quelques vendeurs de fleurs ou d'encens, de canettes ou de fruits.
Nous avons grimpé des marches, flâné sous les arbres, nous avons levé nos têtes vers le ciel,
courbé nos têtes vers les bouddhas,
hoché nos têtes vers les vendeurs,
nous avons déchaussé nos pieds en entrant dans les temples,
chaussé nos pieds pour ne pas glisser sur les dalles,
nous avons respiré à plein poumons, retenu notre souffle devant la beauté des lieux,
nous avons murmuré pour ne pas troubler la quiétude du moment,
rigolé devant les "Manneken Pis"
étonné devant ce drôle de Bouddha
et demandé ce que pouvaient bien se raconter les deux mamans singes protégeant leurs petits
Après tout ça nous nous sommes installées pour manger, toujours seules dans un immense espace. Des centaines de nattes et de hamac sont prévus pour les repas et le repos des jours de célébration.
Et puis il s'est mis à pleuvoir,
A pleuvoir vraiment...
(*) Facebook : Anne au Cambodge pour "Enfants & Avenir"
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