lundi 28 octobre 2013

Du coté de chez Sovann

Il faut d'abord prendre la Nationale 4, celle qui va de Phnom Penh à Sihanoukville. Une longue ligne droite, où se croisent et se mêlent camions et motos, lexus et tuck tuck, vélos et engins roulants non identifiés. Le trafic est incessant, la chaleur de l'asphalte donne à l'air une pesanteur moite, nous roulons depuis bientôt une heure, et la poussière dessine sur notre peau une géographie inconnue de sillons et vallées.




Nous quittons la route pour entrer dans un autre monde. Un no man's land minéral, glacé malgré le poids du soleil. Une zone économique dédiée aux usines du monde entier, textiles, cartons, engrais, désertée par ce dimanche et où s'activent en semaine des milliers d'ouvriers.  

Après quelques kilomètres, nous retrouvons cette terre ocre si caractéristique des pays d'Asie. Le chemin longe un canal creusé par les paysans des villages voisins sous le joug des khmers rouges.










Surprenant le regard, les rizières inondent le paysage de leurs vagues de verdure. Comme des sentinelles, les palmiers veillent sur ces terres, le riz est une chose trop précieuse pour le laisser au seul pouvoir des hommes.
Là commence le jardin de Sovann, son village, ou plutôt celui de sa fiancée, Chan Thorn, avec qui il se mariera en février prochain. 







Ici, s'amorce une lente remontée vers les possibles. 
                  Une pause dans le mouvement de l'horloge. 
                                  Un baume sur la brulure du temps. 












Sovann me dit 
                "c'est ici ma vie, 
                                 c'est là que je veux être". 

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