mercredi 11 août 2010

Pourquoi Mr Smile aurait pu perdre le sourire ...


Nous sommes a Mae Sot, la ou il n'y a strictement rien a faire, puisque cette petite ville a la frontiere birmane n'est en fait que station de base pour les refugies birmans et les benevoles des ONG qui travaillent sans relache dans les camps.
Mais voila on avait entendu parler d'un immense bouddha couche birman et nous voulions encore une fois parcourir une autre Thailande.
2 heures de bus pour traverser une region sauvage, boisee et montagneuse, des postes de controles militaires a plusieurs endroits arretant bus et voitures, demandant parfois les papiers, les passeports, comme si nous passions deja la frontiere.Pour arriver a cette drole de ville ou les occidentaux sont des benevoles des multiples ONG ( parfois eux memes en situation illegale puisque sans visas de longue duree ) qui eduquent, soignent, les refugies.
Nous avons rencontre une volontaire, infirmiere en poste depuis 1 mois dans la clinique de Mae Sot et qui a pu nous parler des conditions tres difficiles des refugies.
Beaucoup de camps sont dissemines le long de la frontiere, elle a travaille une semaine dans l'un d'eux, a 4 heures de route dans la jungle ou 7000 refugies attendent.
Les ONG font ici un boulot essentiel puisque les birmans n'ont aucun droit, ni d'education, ni de sante, et ils sont consideres comme tous refugies au monde par les populations locales. (no comment)
Elle nous a decrit dans ces camps un systeme tres organise avec des ecoles et des hopitaux ( pour la plupart francais) pour rendre a cette population extremement precarisee un peu de dignite et leur permettre juste de survivre.
La Thailande a depuis toujours cette fonction d'accueillir des refugies, a l'est, les immenses camps de cambodgiens longtemps en place au temps des kmers rouges (et encore bien apres), au nord les tribus H'Mongs victimes de la repression laotienne et au nord ouest les birmans. On sait que tout ne se passe pas toujours tres bien ( no comment)
J'aurais vraiment souhaite partir quelques jours dans un de ces camps, mais les autorisations sont tres restrictives, il faut un tas de laisser passer, et tout est hyper controle. Meme pour changer de l'argent , ailleurs simple formalite, ici necessitant de montrer le passeport, photocopie, signature d'un cote, signature de l'autre, verification sur l'ordinateur, palabre avec le directeur...
Donc nous voila partis ce matin en velo a la frontiere birmane a 6 kms, sur une longue route droite au coeur d'aller et venues continuels (croisant au passage une vieille dame dans la poussiere du bas cote et trimballant sa poche a urine, vers quelle destination ?) Nous decouvrons justement la, a deux pas du poste frontiere le fameux bouddha birman...impressionnant dans ce petit temple un peu perdu.
C'est Mr "Smile" le proprietaire de la Smile Guest House ( qui n'a, du reste, que le proprietaire de souriant, mais je vous parlerai une prochaine fois des GH !) qui nous a loue les velos, nous demandant d'etre vigilants et de bien les accrocher au cadenas...
De retour en ville nous nous arretons au un petit restau tenu par une charmante jeune femme lorsqu'on apercoit une effervescence autour de nos velos dehors. On surveille du coin de l'oeil puis arrive deux policiers pas vraiment avenants, qui nous demandent d' ou viennent nos velos, car en fait la marchande de l'echoppe d'a cote a reconnu son propre velo, vole la semaine derniere....!!!
C'est bien notre chance, l'agitation est a son comble, un troisieme policier est la, la femme qui a retrouve son velo se repand en remerciements, chacun y va de ses excuses et nous certifie "no problem for you". Ouais ben quand meme on en mene pas large...en revenant a la Smile GH avec seulement 2 velos
Et non parce que nous sommes en Asie, Mr Smile n'a meme pas un regard d'etonnement, sans autre explication que "no problem for you", il nous sert aussitot un petit the a boire.... avec le sourire...
Nous ne saurons jamais ce qu'il s'est reellement passe ce jour la ...

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