vendredi 30 septembre 2011
Magicienne !
Eléna est magicienne, elle a un blog qui mérite vraiment d'être connu, reconnu, lu, relu, vu et revu...
http://plainlesyeux.over-blog.com/
Eléna, continue à nous faire rêver, réfléchir, rire, s'attendrir, continue à nous faire partager ta découverte du Cambodge et ton plaisir d'apprendre l'ailleurs et l'autre...
Tu nous fais du bien...
mercredi 21 septembre 2011
mardi 20 septembre 2011
Gniam baï
A l'orphelinat en particulier et au Cambodge en général, le repas est un moment primordial de la journée.
A Kien Kleang, les enfants ont en charge de préparer la cuisine, il n'y a pas de frigidaire à l'orphelinat, ni de cuisinière à gaz, encore moins de lave vaisselle.
Les produits frais sont donc achetés chaque matin au marché par Madame vinaigre et le feu est préparé avec les bûches de bois dans les foyers de la nouvelle cuisine.
puis dès 9h30, les jeunes s'activent à la préparation des repas, faire à manger pour plus de 140 personnes dans ces conditions demandent une sacré organisation. Monsieur vinaigre a décidé cette année que les filles devraient participer plus souvent que les garçons puisqu'elles devront un jour s'occuper du menu de leurs maris...
les fleurs de bananiers sont coupées très fins et les cacahuètes pilées pour incorporées dans les sauces de poisson
les petits épluchent les liserons d'eau
les filles préparent le poisson
les garçons lavent le riz
les oeufs sont nettoyés, et les poissons séchés grillés
l'ail est très utilisé, débarrassé de son enveloppe il est écrasé.
Toutes les photos n'ont pas été prises le même jour, les enfants n'ont qu'un seul vrai repas par jour, composé de riz, d'un bouillon avec légumes où flottent quelques morceaux de viande, de poissons ou d'oeufs. Jamais aucun laitage, jamais aucun fruit ni crudité. Le soir, il n'y a guère que du riz accompagné parfois d'un peu de légumes, et les restes sont proposés le matin au petit déjeuner. Gniam baï, manger (du riz...) a une fonction particulière dans la société cambodgienne, aussi pauvre que soit une personne, jamais il ne vous refusera un bol de riz. L'hospitalité, ici, n'a pas de prix, pas de sous entendu, pas d'arrière pensée, ce n'est pas donnant-donnant, c'est "je n'ai rien, je donne quand même".
En face l'orphelinat, se trouve une petite échoppe, où les enfants se fournissent en canettes, bonbons, petits gâteaux, etc...
Un jour en début d'après midi, je pars avec nounou Srey pour rendre visite à la voisine, elle se prépare à accueillir un invité de marque, son beau frère, policier à Phnom Penh. On s'installe dans la "cuisine" et papotant, et popotant on attrape un couteau, on écrase l'ail, on épluche les légumes, on coupe la viande,
et on se retrouve à table, à 2 heures de l'après midi, devant une assiette pleine et un verre pour trinquer...
Comme si en visite chez la voisine de votre amie, vous finissiez par mitonner le boeuf carottes dans sa cuisine et vous asseoir pour manger et boire avec sa famille.
Surprenant non ?
A Kien Kleang, les enfants ont en charge de préparer la cuisine, il n'y a pas de frigidaire à l'orphelinat, ni de cuisinière à gaz, encore moins de lave vaisselle.
Les produits frais sont donc achetés chaque matin au marché par Madame vinaigre et le feu est préparé avec les bûches de bois dans les foyers de la nouvelle cuisine.
puis dès 9h30, les jeunes s'activent à la préparation des repas, faire à manger pour plus de 140 personnes dans ces conditions demandent une sacré organisation. Monsieur vinaigre a décidé cette année que les filles devraient participer plus souvent que les garçons puisqu'elles devront un jour s'occuper du menu de leurs maris...
les fleurs de bananiers sont coupées très fins et les cacahuètes pilées pour incorporées dans les sauces de poisson
les petits épluchent les liserons d'eau
les filles préparent le poisson
les garçons lavent le riz
les oeufs sont nettoyés, et les poissons séchés grillés
l'ail est très utilisé, débarrassé de son enveloppe il est écrasé.
Toutes les photos n'ont pas été prises le même jour, les enfants n'ont qu'un seul vrai repas par jour, composé de riz, d'un bouillon avec légumes où flottent quelques morceaux de viande, de poissons ou d'oeufs. Jamais aucun laitage, jamais aucun fruit ni crudité. Le soir, il n'y a guère que du riz accompagné parfois d'un peu de légumes, et les restes sont proposés le matin au petit déjeuner. Gniam baï, manger (du riz...) a une fonction particulière dans la société cambodgienne, aussi pauvre que soit une personne, jamais il ne vous refusera un bol de riz. L'hospitalité, ici, n'a pas de prix, pas de sous entendu, pas d'arrière pensée, ce n'est pas donnant-donnant, c'est "je n'ai rien, je donne quand même".
En face l'orphelinat, se trouve une petite échoppe, où les enfants se fournissent en canettes, bonbons, petits gâteaux, etc...
Un jour en début d'après midi, je pars avec nounou Srey pour rendre visite à la voisine, elle se prépare à accueillir un invité de marque, son beau frère, policier à Phnom Penh. On s'installe dans la "cuisine" et papotant, et popotant on attrape un couteau, on écrase l'ail, on épluche les légumes, on coupe la viande,
et on se retrouve à table, à 2 heures de l'après midi, devant une assiette pleine et un verre pour trinquer...
Comme si en visite chez la voisine de votre amie, vous finissiez par mitonner le boeuf carottes dans sa cuisine et vous asseoir pour manger et boire avec sa famille.
Surprenant non ?
lundi 19 septembre 2011
Les couteaux suisses
Comme les couteaux suisses, ils viennent des bords du lac Léman. Comme les couteaux suisses ils sont là quand on a le moral dans les chaussettes, pour couper le fil invisible qui vous ligote le cerveau et vous empêche de trouver la sortie. Comme les couteaux suisses, ils sont précieux, irremplaçables et les adopter c'est les aimer. Comme les couteaux suisses, il faut toujours en avoir au moins un près de vous. Une Eléna, ou un Matéo, une Anaïs ou un Fred.
Eléna, professeur d'art, Fred, en mission pour le fonds mondial de prévention de la tuberculose, paludisme et sida, Matéo lycéen et Anaïs collégienne, sont ma très belle rencontre de ce cinquième séjour en Asie.
Comme les couteaux suisses, ils sont multi fonctions. Et déjà en quelques jours deux beaux projets tranchés dans le vif.
Rattrapant l'idée lancée le jour de leur première visite à l'orphelinat de faire de la friche derrière chez nounou Srey un potager, ils ont aussitôt chaussé leurs bottes de 7 lieux.
En trois ans, ce bout de terrain s'est transformé , d'abord bananeraie cachant les tombes des religieuses, il est redevenu cimetière au cours d'un élan de nettoyage l'année d'après. L'an dernier enfin, les soeurs ayant souhaité récupérer leurs copines, avaient laissé les dalles éventrées et provoqué un moment de panique, les cambodgiens croyant terriblement aux âmes errantes, autrement dit aux fantômes.
Une végétation anarchique destiné à recouvrir les tombes à vif s'était alors empressée de repousser.
J'avais toujours rêvé d'un joli potager, mêlant fleurs et légumes, plantes et fruits...Ils l'ont fait ! Motivant les troupes, ils ont acheté pelles et râteaux, récupéré masses et pioches et arraché, retourné, scié, sarclé, biné, ratissé.
Il ne reste plus qu'à attendre que sortent de terre, les plants de tomates, et d'haricots, de courgettes et de potirons.
Ajoutant la construction d'un poulailler, qui a finit par trouver sa place dans une ancienne pièce qu'on croyait condamnée. C'était sans compter sur la force et la détermination de Thiriet, notre Mac Gyver local...On attend les poules...
Et puis surtout, conquis par les talents de Sopheak, Eléna a impulsé un formidable élan autour de lui.
J'étais effondrée après la consultation de l'ophtalmo de Calmette pour Sopheak, Eléna m'a juste dit " Marie, on ne peut pas laisser tomber, il y a forcément quelque chose à faire" (Eléna est italienne mais l'accent italien à l'écrit c'est pas facile).
Et les choses se sont enchaînées, réagissant au post de mon blog, Laurent, Laurence et Marielle, marraines et parrain de jeunes de Kien Kleang ont proposé une aide inestimable. Faire venir les dessins de Sopheak, les imprimer grâce aux compétences de Laurent, les vendre en France, (et là je compte sur chacun de vous) et financer une école musique et arts pour Sopheak à Phnom Penh.
Et puis parce qu'aucune autre chance ne sera donné à Sopheak nous voulons avoir un deuxième avis médical, Eléna l'accompagnera consulter une nouvelle équipe d'ophtalmo à Calmette prévue en octobre. On ne sait jamais...Pour que vive la lumière...
Titre dédicace spéciale à Matéo qui aime tellement les couteaux qu'ils soient suisses ou non...
et aussi leur blog
http://plainlesyeux.over-blog.com/
Eléna, professeur d'art, Fred, en mission pour le fonds mondial de prévention de la tuberculose, paludisme et sida, Matéo lycéen et Anaïs collégienne, sont ma très belle rencontre de ce cinquième séjour en Asie.
Comme les couteaux suisses, ils sont multi fonctions. Et déjà en quelques jours deux beaux projets tranchés dans le vif.
Rattrapant l'idée lancée le jour de leur première visite à l'orphelinat de faire de la friche derrière chez nounou Srey un potager, ils ont aussitôt chaussé leurs bottes de 7 lieux.
En trois ans, ce bout de terrain s'est transformé , d'abord bananeraie cachant les tombes des religieuses, il est redevenu cimetière au cours d'un élan de nettoyage l'année d'après. L'an dernier enfin, les soeurs ayant souhaité récupérer leurs copines, avaient laissé les dalles éventrées et provoqué un moment de panique, les cambodgiens croyant terriblement aux âmes errantes, autrement dit aux fantômes.
Une végétation anarchique destiné à recouvrir les tombes à vif s'était alors empressée de repousser.
J'avais toujours rêvé d'un joli potager, mêlant fleurs et légumes, plantes et fruits...Ils l'ont fait ! Motivant les troupes, ils ont acheté pelles et râteaux, récupéré masses et pioches et arraché, retourné, scié, sarclé, biné, ratissé.
Il ne reste plus qu'à attendre que sortent de terre, les plants de tomates, et d'haricots, de courgettes et de potirons.
Ajoutant la construction d'un poulailler, qui a finit par trouver sa place dans une ancienne pièce qu'on croyait condamnée. C'était sans compter sur la force et la détermination de Thiriet, notre Mac Gyver local...On attend les poules...
Et puis surtout, conquis par les talents de Sopheak, Eléna a impulsé un formidable élan autour de lui.
J'étais effondrée après la consultation de l'ophtalmo de Calmette pour Sopheak, Eléna m'a juste dit " Marie, on ne peut pas laisser tomber, il y a forcément quelque chose à faire" (Eléna est italienne mais l'accent italien à l'écrit c'est pas facile).
Et les choses se sont enchaînées, réagissant au post de mon blog, Laurent, Laurence et Marielle, marraines et parrain de jeunes de Kien Kleang ont proposé une aide inestimable. Faire venir les dessins de Sopheak, les imprimer grâce aux compétences de Laurent, les vendre en France, (et là je compte sur chacun de vous) et financer une école musique et arts pour Sopheak à Phnom Penh.
Et puis parce qu'aucune autre chance ne sera donné à Sopheak nous voulons avoir un deuxième avis médical, Eléna l'accompagnera consulter une nouvelle équipe d'ophtalmo à Calmette prévue en octobre. On ne sait jamais...Pour que vive la lumière...
Titre dédicace spéciale à Matéo qui aime tellement les couteaux qu'ils soient suisses ou non...
et aussi leur blog
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dimanche 18 septembre 2011
La petite maison dans la rizière
La petite maison c'est celle de Gneup,
entourée de verdure, de rizières et de haricots, de manguiers et de palmiers, nous y avons passé la première journée des fètes de Pchum Ben mardi dernier. Gneup, notre petite fourmi, (http://blogdemarieo.blogspot.com/2010/09/gneup-la-petite-fourmi.html) à force de douceur et de persévérance a installé son indispensable présence à Kien Kleang. D'ailleurs personne maintenant ne se souvient du temps pas si lointain où elle n'était pas là. Elle souhaitait inviter les bénévoles de l'orphelinat, nounou Srey et quelques garçons de son groupe pour le début des cérémonies religieuses de cette grande célébration de la fête des morts.
Usant de stratagème avec Monsieur vinaigre, nous avons réussi à ce que dix jeunes fassent partie du voyage. Nous étions 19, entre les enfants, les bénévoles, nounou Srey et Gneup tassés dans un minivan, pour faire les 60 kms de trajet sur la route de l'est. Dès 3 heures du matin, à l'orphelinat, les grands s'activaient au fourneau pour préparer les montagnes de riz et de viande, qui seraient apportées en offrande à la pagode. La famille de Gneup vit dans un village, les maisons de chacun des enfants sont en enfilade le long du chemin qui mène de l'habitation des parents à celle de sa plus jeune soeur. Maisons sur pilotis, une seule grande pièce à dormir en haut et un espace à vivre en dessous, construites simplement en bois, elles sont accueillantes, à l'image de leurs habitants.
Gneup et nounou Srey avaient bien sur pensé à tout, et dans leur gros sac, s'entassaient des tenues traditionnelles qu'elles nous ont fait enfiler pour se rendre à la pagode.
Eléna et Anaïs Jessica, Mat, nounou Srey, Srey Keo, Gneup, Ludivine, moi!
Au bout de la route en terre, la pagode, qui curieusement ressemble à une maison ordinaire sur pilotis
Comme dans toute célébration boudhiste, tout commence par la présentation d'offrandes, destinées à nourrir les âmes décédées. Le boudhisme cambodgien est un drôle de mélange. Les croyances et rituels sont issus d'un peu chaque religion, paradis, enfer, réincarnation, errance des âmes, si la ferveur est sincère, et emprunte d'une grande spiritualité, l'interprétation de leur foi a de quoi parfois surprendre.
Pchum Ben reste la fète la plus importante du calendrier kmer. Ce n'est qu'à ce moment là que les portes de l'enfer s'ouvrent et que les "mauvais" sujets ont une chance de se racheter. Y'a pas intéret à louper l'occasion. Durant 15 jours, du petit matin au coucher du soleil, les bonzes vont chanter et prier pour le salut des morts, les trois derniers jours sont fériés et particulièrement célébrés.
l'offrande du riz,
les cinq montagnes de riz, dans lesquelles on glisse des billets et qu'on effleure du bout des doigts pour effacer les péchés des morts (ceux qui sont restés coincés en enfer)
Après la cérémonie, retour chez les parents de Gneup, la famille réunit nous a accueilli comme des amis.
nounou Srey s'est mis au fourneau, et dorénavant en plus des "fameuses-spagettis-de-nounou-Srey", on pourra parler de la "fameuse-omelette-pommes-de-terre-tomates-de-nounou-Srey", plat qu'elle a testé (et aimé!) cette année et dont elle devient une vraie pro.
Et pour terminer la journée, papotage et sieste, Eléna si tu crois qu'on t'as pas vu faire des grimaces...
Je vous renvoie à un article du petit journal du Cambodge sur la signification de pchum ben
http://www.lepetitjournal.com/societe-cambodge/85264-religion-pchum-ben.html
Ainsi que sur l'article de mon blog de l'an dernier
http://blogdemarieo.blogspot.com/2010/10/pchum-ben_08.html
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