samedi 17 septembre 2011

Kampot au poivre

 
Sur la route de retour de Kep à Phnom Penh, je me suis arrêtée une journée à Kampot. Au bord du fleuve qui porte son nom, ce gros bourg semble jouer à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. La ville détient certainement le record du plus grand nombre de ronds points inutiles du Cambodge, voire même d'Asie, ce qui lui donne bizarrement la langueur d'une belle endormie.  
 Et un rond point !                                                         Et deux rond point!

 et trois rond point!
 
et une vaste place...
Jai parcouru ses rues en vélo de long en large, croisant au hasard des vieilles maisons coloniales, certaines relokées, d'autres bouffées de salpêtre.
 
Mais si le nom de Kampot vous dit quelque chose c'est pour la réputation de son poivre, le meilleur au monde !
La culture du poivre dans la région daterait du XIII ème siècle, dans les années 1870 un sultan indonésien fuyant la colonisation hollandaise  fait brûler ses poivriers et apporte à Kampot ses plants. 
A la fin du 19ème siècle,  alors que le Cambodge est sous protectorat français, la production devient intensive. A partir de 1970, dans le chaos de l'histoire kmer, la culture du poivre est quasiment abandonnée, et ce n'est qu'à la fin des années 1990 que des familles de fermiers  retournent cultiver les champs en friche. Certains se lancent même dans la culture biologique, voguant sur la vague de l'engouement du tout bio.
Actuellement, le poivre de Kampot bénéficie de la mention "Indication Géographique Protégé" et attire les meilleurs grands chefs cuistots du monde.
Il existe trois sortes de poivre à Kampot, rouge, blanc ou noir, tous issus de la même plante, le poivrier"Piper Nigrum". Sa couleur évolue en fonction de la maturiré du grain, noir il n'est pas totalement mur, rouge il est à point, débarrassé alors de son écorce puis séché au soleil, il devient blanc.
Kampot c'est aussi la station de Bogkor. A 1080 mètres d'altitude, dominant la chaine des éléphants, les français ont construit là un grand hotel, et une église, inauguré en 1925. Dernier bastion des échanges de tirs entre kmers rouges et vietnamiens, la station est depuis totalement abandonnée. Ne restent que les murs décrépis de l'immense batisse digne d'un décor de films.
La forêt autour abriterait encore tigres et éléphants, oiseaux et léopards, singes et cochons sauvages.
Mais voilà, vous ne verrez rien de tout ça, j'ai voulu aller visiter une ferme cultivant du poivre mais après avoir tourné en rond (autour des fameux ronds points!) on m'a appris qu'elle avait  déménagée quelques kilomètres plus loin. La montée au Bogkor, excursion touristique d'une journée me coutait trop cher, et surtout était essentiellement ...touristique. 
Il me restait à flaner, la roue au vent, découvrant pagode
où étrangement les colonnes sont étiquetées au prix de 50 dollars!

le vieux marché, où la partie centrale est occupée par des artisans qui travaillent l'or
et les allées envahies par les vendeuses installées dans leur hamac...
Ce que je n'ai pas regretté...

Ps: De retour en France, le voyage va malgré tout continuer quelques jours, des posts sont en attente...




1 commentaire:

  1. J'espère que malgré Bokor, tu as aimé Kampot ! Il fallait venir sur mon bateau (kampotboat.com), je t'aurai fait découvrir la campagne alentour et les mangroves qui pénètrent dans la jungle...
    Ce sera pour une prochaine fois j'espère !

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