A l'orphelinat en particulier et au Cambodge en général, le repas est un moment primordial de la journée.
A Kien Kleang, les enfants ont en charge de préparer la cuisine, il n'y a pas de frigidaire à l'orphelinat, ni de cuisinière à gaz, encore moins de lave vaisselle.
Les produits frais sont donc achetés chaque matin au marché par Madame vinaigre et le feu est préparé avec les bûches de bois dans les foyers de la nouvelle cuisine.
puis dès 9h30, les jeunes s'activent à la préparation des repas, faire à manger pour plus de 140 personnes dans ces conditions demandent une sacré organisation. Monsieur vinaigre a décidé cette année que les filles devraient participer plus souvent que les garçons puisqu'elles devront un jour s'occuper du menu de leurs maris...
les fleurs de bananiers sont coupées très fins et les cacahuètes pilées pour incorporées dans les sauces de poisson
les petits épluchent les liserons d'eau
les filles préparent le poisson
les garçons lavent le riz
les oeufs sont nettoyés, et les poissons séchés grillés
l'ail est très utilisé, débarrassé de son enveloppe il est écrasé.
Toutes les photos n'ont pas été prises le même jour, les enfants n'ont qu'un seul vrai repas par jour, composé de riz, d'un bouillon avec légumes où flottent quelques morceaux de viande, de poissons ou d'oeufs. Jamais aucun laitage, jamais aucun fruit ni crudité. Le soir, il n'y a guère que du riz accompagné parfois d'un peu de légumes, et les restes sont proposés le matin au petit déjeuner. Gniam baï, manger (du riz...) a une fonction particulière dans la société cambodgienne, aussi pauvre que soit une personne, jamais il ne vous refusera un bol de riz. L'hospitalité, ici, n'a pas de prix, pas de sous entendu, pas d'arrière pensée, ce n'est pas donnant-donnant, c'est "je n'ai rien, je donne quand même".
En face l'orphelinat, se trouve une petite échoppe, où les enfants se fournissent en canettes, bonbons, petits gâteaux, etc...
Un jour en début d'après midi, je pars avec nounou Srey pour rendre visite à la voisine, elle se prépare à accueillir un invité de marque, son beau frère, policier à Phnom Penh. On s'installe dans la "cuisine" et papotant, et popotant on attrape un couteau, on écrase l'ail, on épluche les légumes, on coupe la viande,
et on se retrouve à table, à 2 heures de l'après midi, devant une assiette pleine et un verre pour trinquer...
Comme si en visite chez la voisine de votre amie, vous finissiez par mitonner le boeuf carottes dans sa cuisine et vous asseoir pour manger et boire avec sa famille.
Surprenant non ?
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