Déjà il faut y arriver ! et le départ de Phnom Penh fut ainsi un peu laborieux.Celui là n'a jamais voulu démarrer, discipliné, on a attendu un autre bus.
Traversant les rizières, la route faisant la part belle aux chars à boeufs, buffles ou chevaux, aux vélos et aux scooters, le bus couvre les 170 kms en 5 heures.
Kep, c’est tout petit et tout en longueur, un premier « centre ville », avec le vieux marché, la poste, la police et la gendarmerie royale.
Un deuxième « centre ville » avec sa place de l’indépendance, ses quelques restaurants, sa promenade des anglais, et sa sirène, pudiquement recouverte d'un voile couleur des bonzes, que la brise, un peu coquine, fait soulever doucement.un troisième « centre ville » avec son marché aux crabes.
Car Kep c’est avant tout le marché aux crabes.
Péchés par les hommes, les crabes sont « stockés » dans des nasses, les pinces attachées par des élastiques, ballotées par la mer, pour les garder vivants.
Et là ça devient exclusivement une affaire de femmes.
Péchés par les hommes, les crabes sont « stockés » dans des nasses, les pinces attachées par des élastiques, ballotées par la mer, pour les garder vivants.
Et là ça devient exclusivement une affaire de femmes.
Du matin au soir, c’est un surprenant et incessant ballet de femmes à mi cuisses dans l’eau qui récupèrent les nasses pour vendre ces drôles de crabes aux pinces bleues. Ce serait les males qui les auraient ainsi, les femelles les ont rouges, mais bon une fois dans la casserole y'a égalité partout !
Les nasses sorties de l'eau, le quai désert la seconde d'avant est envahie de femmes, la seconde d'après. Impossible de comprendre d'où vient la commande, restée deux heures à les observer, je n'ai jamais détecté le signal qui envoie les femmes affronter les vagues pour tirer les nasses hors de l'eau.
Kep c'est aussi... une école française, de l’association «école pour tous au Cambodge » (http://ecolepourtousaucambodge.org/ ). Des bénévoles se relaient toute l'année pour donner des leçons de français, d’anglais, d’initiation à l’informatique à des enfants de la région. Assurant aussi des ateliers péri scolaires, ce sont plusieurs centaines d'enfants qui profitent gratuitement des cours et activités dispensés.
...Des marais salants, où avec mon scoot de location j’ai failli mille fois me vautrer dans la boue. Tant pis, le brun et gris des bassins de sel, le vert des jeunes pousses de riz, la lumière particulière qui suit l'averse de mousson valaient bien le trajet.
Me croyant seule dans ce monde minéral, j'ai vu une nuée d’enfants sortir d’une cahute accompagnée par un homme qui m’a proposé de l’accompagner voir un des entrepôt. Les cambodgiens font un usage abondant du sel, il entre dans de nombreuses préparations culinaires, essentiellement pour la conservation des aliments. Et surtout dans la fabrication du nuoc man, sauce de poisson, d'origine vietnamienne. Produite également au Cambodge, le poisson, les calamars ou mieux les anchois sont mis à macérer au soleil, avec du sel, pendant un an dans des jarres ou des futs en bois. Cette sauce fait partie de la cuisine de base kmer au même titre que le sel chez nous.
J'aurais aimé avoir des explications, mais mon kmer plus que mauvais, et leur anglais plus que médiocre n'ont pas facilité les échanges.
Et puis Kep ne serait pas cambodgien sans sa pagode, que dis je une de ses multiples pagodes, tout en haut d’une colline, au bout d'un chemin qui se mérite...sur lequel j'ai laissé un bout de pantalon, un morceau de doigt de pied, et un peu de dignité...(forcément quand on s'étale de tout son long devant de vieux bonzes rigolards, c'est comme un grand moment de solitude tout à coup !)
Et puis Kep ne serait pas cambodgien sans sa pagode, que dis je une de ses multiples pagodes, tout en haut d’une colline, au bout d'un chemin qui se mérite...sur lequel j'ai laissé un bout de pantalon, un morceau de doigt de pied, et un peu de dignité...(forcément quand on s'étale de tout son long devant de vieux bonzes rigolards, c'est comme un grand moment de solitude tout à coup !)
Kep deviendra peut être dans quelques années, le petit "St Tropez" espéré, les anciennes villas coloniales abandonnées de longues années ont souffert des effets des embruns, des pluies, et de la végétation. Il n'en reste plus grand chose, des promoteurs immobiliers tentent ici et là de construire des complexes hoteliers, mais les clients tardent à revenir. Les vagues dévorent l’espace bronzette, la mer n’est pas turquoise, la mousson est bien plus présente ici. On ne peut que lui souhaiter de retrouver sa splendeur d'avant sans en perdre pour autant sa douceur de vivre.
PS: Kep, c’est aussi là que je trouve par hasard une guest house tenue par un français, Vincent Bard, neveu d’une ancienne gloire valentinoise du rugby, Joël Bard, dont la famille vit à Valence et Bourg les Valence ! Vincent, lui est originaire de Pont en Royans où il a des amis qui connaissaient mes parents.
Je ne manque jamais mes rendez vous avec le hasard des rencontres en Asie.
Tu écris que Kep deviendra dans quelques années un petit "St Tropez"... faudrait pas qu'ils attendent trop longtemps, parce que la Bardot dans quelques années, elle ne va plus être très fraîche ! Et si on veut qu'elle leur fasse la guerre pour le traitement qu'ils infligent aux crabes, il n'y a plus de temps à perdre.
RépondreSupprimerQuoique, sont-ils tous gentils les crabes dans leur panier ? Les bleus, oui, mais les rouges ?
Bises
Yannick
salut Marie, pour quelqu'un qui ne parle pas bien Kmer et eux qui ne parlent pas bien anglais, je trouve que tu nous apprends beaucoup de choses sur ce magnifique pays et ses environs. Je t'embrasse Babeth
RépondreSupprimerJe sais que ce n'est pas très gentil... mais j'aurais adoré voir ta vautre sur la pagode!! J'espère quand même que tu ne t'es pas fait mal! Mélisande
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