mercredi 29 septembre 2010

Un dimanche à la pagode

Nounou Srey et Gneup nous avaient proposé de les accompagner à la pagode pour l'offrande aux bonzes, alors dimanche un peu "endimanchés" nous sommes partis avec les filles et les nounous à la pagode du bout du chemin.





D'abord il faut préparer des offrandes aux bonzes, du riz bien sur, des gateaux, et d'autres nourritures,


ensuite il faut dénicher le moto dop de la gargotte d'à coté qui nous amènera avec un tuck tuck à la pagode. Au Cambodge personne ne marche à pied, même pour faire 100 mètres aucun cambodgien ne peut se passer d'un transport motorisé.

La pagode est le long du fleuve, on passe devant la mosquée et le quartier des musulmans, et c'est là en bordure du Tonlé Sap.

c'est une vraie fourmillière, plusieurs temples sont construits dans l'enceinte, les bonzes y ont leurs logements, souvent une simple chambre... Au contraire de nos églises, c'est vivant, incroyablement animé.



A l'intérieur d'un des temples, les bonzes recoivent les offrandes et bénissent ceux qui les offrent. On se fait asperger d'un peu d'eau (bénite?), et les mains jointes au front on doit se baisser 3 fois pour remercier..

Il règne une ambiance "bon enfant" très très loin de nos messes guindées


C'est en fait un joyeux rassemblement où on mange, on discute entre voisins, on peut même téléphoner sans géner personne et sans se faire fusiller du regard.

il y a le coin des nonnes aussi, c'est ainsi qu'on appelle les femmes bonzes, mais elles ont beaucoup moins de fans.



Après l'offrande au bonze , Chhay Leang nous a donné une assiette pleine de riz, au début j'ai cru que c'était pour manger alors je lui ai dit " juste un petit peu"...Il était 10h et j'avais pas très faim. En fait c'était pour répartir dans des grands saladiers, une cuillère par plat...Du coup j'ai du franchement avoir l'air ridicule à en demander rien qu'un peu. Normalement il faut donner quelques riels (le riel est la monnaie officielle cambodgienne pour les petites sommes de moins de 1 dollar les paiements sont en riels pour toutes les autres sommes c'est presque toujours en dollars. Sachant qu'un dollar égal 4200 riels. Ce qui devient compliqué c'est quand on paie en dollars et que la monnaie est rendue en riels, tout ça sans avoir le cours du jour du dollar donc à la louche! ) mais j'avais betement oublié mon porte monnaie... Nounou Srey m'a dit que c'est pas grave parce qu'il parait que Bouddha ne m'en voudra pas. La nourriture recueillie est distribuée ensuite aux pauvres. Le don fait partie intégrante de la culture bouddhiste, c'est leur passeport pour une vie meilleure la prochaine fois, alors même les plus pauvres ont toujours quelques riels à donner à des plus pauvres encore.




C'est que ça en fait de la vaisselle tout ça...alors il faut ranger après


et qui est encore de corvée de vaisselle, les femmes !


Puis nous sommes passés dans un coin du temple où on devait enfouir des billets de riels (heureusement prêtés par Dima) dans un tas de riz et verser du riz par dessus. On recevait alors la bénédiction des nonnes.

On a pas du faire comme il fallait parce que ça a fait rire tout le monde



On plante ensuite des batonnets d'encens dans des vases pour que nos voeux se réalisent



dehors aussi il se passait de droles de choses, avec comme des petits chateaux de sable, piqués d'encens, de jolis papiers et de billets.

ça beau être dimanche, certains travaillaient à la réfection du lieu, partout des boulettes de riz séchées sont disposées au soleil.

plus loin un temple désaffecté en réparation

celle là elle est pour toi, Carine....



Et ici, rien ne se termine sans la photo souvenir...


et un bon plat de riz...

Voilà je n'ai pas tout compris, juste appréhendé cette ambiance particulière mêlant rires et recueillement, et sous une apparence de légèreté et de plaisir reste un ensemble de codes et de rituels qui nous échappent totalement.
Nounou Srey veut que je l'accompagne pour la dernière cérémonie de la fête des morts le 7 octobre, en fait notre Toussaint. Pour les bouddhistes, cette fête est l'une des plus importantes de leur calendrier, elle dure une semaine et c'est l'occasion pour beaucoup de familles de se retrouver.
D'ailleurs l'orphelinat se vide peu à peu, les enfants retournant dans leur "home land", où ils ont bien souvent encore un parent, ou une tante, un cousin, la notion de famille ici étant très élargie.
Narong me confiait sa joie de revoir sa famille, ses parents, ses frères, soeurs, neveux et nièces. Mais aussi sa grande douleur de les voir si misérables, tellement démunis de tout. Il m'expliquait qu'à chaque retour, quatre à cinq fois par an, c'est un déchirement entre le bonheur de se retrouver et cette souffrance, et que tous pleurent beaucoup.
Les enfants qui restent à l'orphelinat ces jours ci n'ont plus aucune attache familiale, ou sont trop jeunes pour rentrer chez eux par leur propre moyen.
Dans quelques jours c'est la rentrée scolaire...et les grands ne savent toujours pas quelle va être leur orientation...

1 commentaire:

  1. En complément de l'article de Marie, nous vous invitons sur notre blog (http://felixetberbine.blogspot.com) ou nous avons pu détailler ce qu'il se passait à la Pagode, grâce aux explications des enfants et de Nounou Srey.

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