mardi 23 août 2011

J'y ai vu qu'du feu

Cet après midi, il y avait de l'animation devant chez nounou Srey. Sokhim faisait le guet au coin du pavillon pendant qu'un petit groupe s'agitait au fond de la cour. Le directeur, pour une fois, avait renoncé à sa sieste et s'était installé près des cuisines. Ce qui ne semblait pas arranger les préparatifs en cours.
Thiriet s'échinait à faire partir un maigre feu, dans un foyer improvisé entre 4 briques. Les garçons avaient ramassé des gros escargots d'eau dans le fleuve et s'apprétaient à les faire cuire...

                                                       ils m'ont bien proposé de partager leur repas mais moi les escargots c'est pas vraiment mon truc.
Et puis tout à coup, les garçons se sont lancés des regards complices, murmures, rires, je sentais que quelque chose se préparait. "wait, Marie, wait.."
Thiriet, c'est le bricolo de la bande. Surnommé "le buffle" par sa force physique impressionnante malgré sa carrure menue, il est le Mac Gyver de l'orphelinat.  A l'aide d'un morceau de ferraille il a découpé dans une canette vide, une fenêtre sur le coté. Une page du cahier de kmer de Sokun (déjà bien sacrifié pour la cuisson des escargots) enflammée et fourrée à l'intérieur, il a fait fondre un minuscule morceau de bougie posé sur le "cul" de la canette; la bouche remplie d'eau, il a projeté l'eau sur la cire chaude, et phénomène physique alors inconnu pour moi, j'ai assisté au numéro du cracheur de feu. 
Alors bien sur, j'y ai été de ma leçon de "morale", "c'est dangereux, vous risquez de vous bruler", mais sérieux, ils étaient si fiers et si heureux de m'avoir offert ce spectacle que j'ai du manquer de conviction.
Au royaume de la débrouille, les enfants de Kien Kleang sont les rois...

3 commentaires:

  1. 25 dollars par moi pour une infirmière, cela fait encore moins en euros. Peut-être qu'avec un tel salaire en France tu goûterais avec plaisir aux escargots d'eau du Rhône !
    Ta virée à Kho Kong - la douane, l'hôpital, la mangrove - était apparemment riche d'enseignements. J'ai bien aimé ton récit du poste frontière... On y sent toute l'ambiance de l'Asie.
    Bises
    Yannick

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  2. Jean-Loup m'a dit qu'il avait déja éprouvé l'expérience en voulant éteindre une bougie avec de l'eau; donc c'est effectivement, potentiellement dangereux à l'intérieur,mais ça impressionne quand même.

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  3. Génial ! Le Cambodge et l'orphelinat me manquent! Heureusement qu'il y a ton blog, ça donne l'impression d'y être encore un peu...! Mélisande

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