lundi 29 août 2011

Quai des brunes


Le quai Sisowath borde le Tonlé Sap sur une grande partie de Phnom Penh. Cette longue artère part du pont japonais, au nord de la ville et suit le fleuve jusqu'à sa rencontre avec le Mékong et le Bassac, formant alors ce que l'on nomme, le X de Phnom Penh. L'aménagement de la berge a laissé un vaste espace piétonnier où se cotoient enfants des rues, marchandes de cacahuètes, touristes, amateurs de jeux, ou famille en quête de ballade. Un port, des boutiques, des restaurants, le palais royal, les grands hotels, se trouvent ici, le pauvre et le riche, l'oisif et l'affairé s'y croisent, sans pourtant s'ignorer.
Ce quai appartient aux cambodgiens, même si le tourisme y a fait une large intrusion. Il est à l'image de cette ville, une mixité tranquille.
Le matin l'activité commence de bonne heure. Dès 6 heures, ce sont des dizaines de personnes (des centaines sur la longueur du quai...) qui envahissent les berges, marchant, courant, pédalant leurs abdominaux, des femmes (toutes brunes hahaha !) par groupes qui papotent, des personnes de tout âge levant la jambe en cadence pour leur séance d'aérobic.
 les pêcheurs ont déjà préparé leurs filets,
les petites filles  se réveillent,
et si par hasard on peut croiser quelques étrangers, l'heure est aux kmers.
L'après midi, les installations de gym, construites l'an dernier, font le plein,
Le soir, les bars rassemblent les touristes ou expatriés profitant des "happy hours". Les consommations de bière et de cocktail à mi tarif sont évidemment une offre alléchante pour les fatigués de la ville. Quand on a couru de musées en marchés, aux heures les plus chaudes, ou travaillé dans des bureaux même climatisés (quand les kmers font en toute bonne logique la sieste), c'est juste un "p'tit-moment-bonheur" de venir s'affaler dans les sièges rembourrés des bars du quai.
Mais ce "p'tit-moment-de-bonheur" a sa contrepartie. Se retrouvent alors autour des cafés à occidentaux, tous les mutilés, les handicapés, les enfants des rues, pour vendre cartes postales, livres en toutes les langues sur l'horreur des kmers rouges, bracelets, lunettes de soleil, etc...Ce n'est jamais de la mendicité agressive et gratuite, chacun essaie de convaincre de l'intéret de son bouquin, de l'originalité de ses cartes postales, et on discute, on regarde, et on sourit, toujours, on sourit. Et parfois, on se laisse convaincre.
C'est bon j'ai ma collection complète de cartes postales, j'ai déjà lu tous les livres, et les petites filles de l'orphelinat arborent de jolis bracelets colorés à leurs poignets.
Je peux maintenant savourer ma bière en toute tranquillité...

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