Bref à la mode cambodgienne, le flou et la confusion entourant les informations nous laissaient perplexes.
Ce matin pourtant, l'effervescence règne à KienKleang, le directeur, le sous directeur et quelques journalistes de radio et de télé sont installés dans la cour, 50 vélos flambants neufs attendent au milieu, les enfants sont rassemblés dans l'ancienne chapelle du couvent, sur les cotés, sont entreposés, sacs de riz, et cartons de vêtements, cartables d'école et poissons séchés, ordinateurs (3 exactement) et ballons.
Etrangement les jeunes ne sont pas apprêtés avec leurs uniformes, (au Cambodge, les écoliers et les étudiants portent un uniforme qui leur sert à chaque réunion public et manifestations), ils sont en tenue décontractées, assis tranquillement, quand enfin quelques voitures stationnent le long du fleuve. Sans tralala, en chemises au col déboutonné, se présentent les 3 fils du premier ministre Hun Sen, avec femme et enfants. Hun Manet, Hun Mani et Hun Manit.
Hun Manet qui semble être le "leader" va s'adresser aux enfants pendant près de 2 heures les interrogeant sur leurs projets d'études, plaisantant avec eux, provoquant de francs éclats de rire, s'accordant un long moment à les écouter et à leur répondre. On est très loin de nos cérémonies guindées et protocolaires ! Les jeunes nous expliqueront que Hun Manet vient régulièrement les rencontrer et qu'il a même un jour dansé avec eux.
Vient ensuite la distribution d'enveloppe, pour chaque enfant est remis l'équivalent de 5 dollars, les adultes auront 50 dollars, Gneup se verra confisqué la moitié de cette somme par le directeur sous prétexte qu'elle n'est pas "salariée" de l'orphelinat...
Evidemment nous sommes les seuls "barangs" (français en cambodgien) présents ce qui ne passe pas inaperçu. Nous aurons l'occasion d'échanger quelques mots avec les 3 frêres, puisqu'ayant fait leurs études en France tous parlent le français. Ils nous assurent du soutien du gouvernement pour ces jeunes de l'orphelinat, nous répétant comme ils leur ont déjà dit, de garder confiance et espoir. Hé oui la politique n'a pas de frontières en matière de discours prêts à porter...Mais cela parait malgré tout moins réchauffé dans le contexte tellement difficile du Cambodge.
Reste pour tous ces jeunes un samedi matin pas comme les autres où pour quelques heures, ils auront eu le sentiment d'exister et d'être entendu.
(vous avez trouvé ? bravo !! le directeur est venu se taper l'incrust au moment de la 2ème photo...un peu vexé et vaguement inquiet, "mais qu'ont ils pu raconter?")
Ils sont peut être venus parce qu'ils connaissent ton blog !!!
RépondreSupprimerMerci en tous cas pour le voyage merveilleux dans lequel tu nous transportes.
Chapeau bas Madame pour ce que tu fais
Sylvie du Teil