mardi 19 octobre 2010

Jours ordinaires...ou presque

ça c'est moi, dessinée par Perkhaï, 8 ans. Vous remarquerez le souci du détail, car même la marque du tshirt y est...Par contre je ne reconnais pas le drôle de chapeau de clown...!

Et le boulot dans tout ça me direz vous ?
Voici une journée ordinaire...ou presque...
Le matin, nous croisons les jeunes, les plus grands qui partent au lycée vers le pont qui emjambe le Tonlé Sap, les plus petits qui, de la cour de l'école primaire juste à coté nous crient des "Hellos" joyeux.
Tous ne sont pas à l'école, les cours sont répartis par demi journée, certains ont classe le matin, les autres l'après midi.
L'infirmerie ouverte, c'est toujours une nuée d'enfants qui arrivent, un bobo, une vilaine plaie, un mal de gorge, de ventre ou de tête, de la fièvre. Beaucoup présentent des fièvres inexpliquées dont on a du mal à déterminer l'origine. Déshydratation, paludisme, chaleur ?
Profitant de la présence d'Emmanuelle, nous essayons de faire un bilan médical au fur et à mesure de la visite des enfants.


Certains jours c'est l'expédition "dentiste", mais là c'est un technicien qu'il aurait fallu, la roulette est tombée en panne...


Après le "rush" du début de matinée, nous partons au village de Titte. Je sais pas pourquoi mais c'est, en général, toujours à ce moment là qu'il se met à pleuvoir, et quand je dis pleuvoir il s'agit en fait de véritables trombes d'eau.
Les femmes en profitent pour faire leur lessive, ou leur toilette,




et pour recueillir l'eau,


Nous on se réfugie où on peut pour soigner les enfants,

La petite Marie, (oui il y a ici dans ce village oublié de tous, une magnifique petite Marie) et sa maman...

Fiévreuse et très encombrée, cinq jours d'antibiotiques ont été nécessaires pour faire cesser la toux et la fièvre.

La pièce (car comment peut-on parler de maison ?) où vit Raksmey le nouveau né du village. C'est la pièce à vivre, à dormir, à cuisiner, le papa souffle sur le charbon de bois pour faire cuire le riz. Quand il pleut, il pleut aussi dedans. Des soins d'hygiène, sérum phy pour les yeux et bétadine pour une vilaine plaie au pouce ont eu raison de ses pleurs.

Parfois au retour, nous poursuivons jusqu'à l'orphelinat d'à coté pour voir la petite-fille-sans-nom-qui-n'a-toujours-pas-de-nom, elle va tout à fait bien.


Arrivées à l'orphelinat, nos casquettes d'animateurs s'ajoutent à celles de soignants.

Chana, dans sa bulle, qui a minutieusement placé des cubes sur la table et qui, très concentrée, tourne autour.

Atelier dessins,

manucure,

ou coiffure,


démonstration de yoga,

puis la corvée de vaisselle,

soutien scolaire,

Emmanuelle a du sérieusement révisé ses leçons de biologie

jeux de garçons, le célèbre "lancers de tongs"

De temps en temps, nous découvrons une nouvelle tête. Un enfant arrivé la veille ou le matin. Il n'est prévu aucun temps d'adaptation, aucun accueil. Il pose son petit sac sur un lit qu'il devra partager, et doit très rapidement trouver ses repéres, comprendre les codes de l'orphelinat, suivre le mouvement. Et effectivement il apprend très vite, étonnament.

Le dimanche c'est la fête, tous les enfants sont là et nous en profitons pour faire une distribution générale de fruits frais, fort appréciés puisqu'ils n'en mangent jamais.


C'est pas tout ça mais c'est que c'est fatigant une journée à l'orphelinat ! Alors un bon dictionnaire d'anglais, ça vous cale bien le cerveau...


Les jours passent, en réalité ils ne sont jamais ordinaires parce que jamais les mêmes.

2 commentaires:

  1. AHAHAHAHAHAHA MAMAN !!! Trop drôle !!
    Ben t'as un petit chapeau de clown toi quoi ! T'es un tout petit bébé sur ce dessin !
    Est-ce que tu ne quitte jamais ton tee-shirt rose Quechua ? En langage des signes, ce devrait être ça ton nouveau nom !
    Milions de bisous !

    Eva.

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  2. Oui, il faut vraiment vivre ces instants uniques au Cambodge pour le croire ! Rien ne ressemble au reste du monde...tout est demesure dans le neant, dans le manque, dans la pauvrete....tout est bienvenu, comme aller soigner les enfants en plein orage dans un total denuement.

    Merci MarieO, merci Emma

    Affectueusement
    Aline

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